Capdenac-Gare : un quadragénaire jugé pour agression et viol sur mineur

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  • En fonction de l’avancement des débats, le verdict est attendu au plus tard mercredi.
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Xavier Buisson

Le procès de la seule affaire aveyronnaise de la session de la cour d’assises prévue jusqu’au 30 octobre s’est ouvert ce lundi 19 octobre à Rodez sur un dossier d’agression et viol en récidive sur mineur de 15 ans.

Les faits ont eu lieu à Capdenac-Gare en août 2013. D., la victime présumée, est un jeune garçon alors âgé de 12 ans et demi. Face à lui dans le box des accusés, J.P., né en 1980, devra répondre devant le tribunal et les six membres d’un jury tiré au sort le matin même, de faits d’agression et viol commis en état de récidive.
Cette première journée d’audience, consacrée à la personnalité de l’accusé, aura permis d’entendre trois experts (psychiatre, psychologue et enquêtrice du Service pénitentiaire d’insertion et de probation) à l’issue d’une présentation des faits de la bouche de la présidente Chamayou-Dupuy.
En décembre 2014, une plainte est déposée à Capdenac contre D., aujourd’hui victime, par une mère de famille capdenacoise pour atteintes sur son fils âgé de 3 ans à l’époque. D., 14 ans, reconnaît les faits dans ce dossier aujourd’hui clos. Il explique aux enquêteurs avoir lui aussi été victime d’agression et viol au cours du mois d’août 2013.

« La tête pleine d’horreurs »

J.P., aujourd’hui quadragénaire, l’aurait à l’époque « forcé à lui sucer le sexe » avant de le « pénétrer analement » et le garçon, à l’époque âgé de 12 ans et demi, n’aurait rien dit « par honte et par peur ». C’est, toujours selon la présentation de la présidente, « la tête pleine d’horreur » qu’il ressort de cet épisode dont le déroulé des faits sera abordé dans le détail aujourd’hui. Les experts établiront que les faits commis par le garçon « s’inscrivent dans la continuité de ce qu’il a subi » et écarteront chez lui par ailleurs « toute propension à l’affabulation ».
Une fois le décor planté, c’est ensuite l’accusé -  et surtout sa personnalité - qui a occupé les débats comme de coutume aux premières journées des Assises. Né en 1980 et originaire des Antilles, J.P. a de son côté déclaré aux enquêteurs que cette relation sexuelle (des « fellations réciproques ») était « consentie », que le jeune D. aurait même « tenté de le sodomiser » et qu’il a dû « l’arrêter ». L’accusé a par ailleurs expliqué qu’il pensait que D. avait « 17 ou 18 ans » après « avoir vu son sexe ».

« Préoccupations sexuelles envahissantes »

Un premier expert, psychiatre, évoquera la « revendication d’un statut de victime de la part de l’accusé », scolarisé jusqu’en 3e et suivi psychologiquement depuis ses 12 ans. L’accusé lui a fait part de son « étonnement » après le dépôt de plainte de D. mais, selon l’expert, il était en proie à une « petite excitation à l’évocation de cette situation ». Son rapport fera par ailleurs état de « préoccupations sexuelles envahissantes », d’une « personne très immature » dont la dangerosité semble « limitée », sans pathologie ou trouble mental.
Le deuxième expert, psychologue, parlera d’une « intelligence sous la moyenne », une « saturation de pensées sexuelles » et une personnalité « à la limite de l’inversion des rôles ». « Il n’intègre pas que le sexe avec des mineurs est interdit, et quand il y a un problème, c’est toujours la faute des autres », poursuivra l’expert qui évoque de son côté « un risque de récidive élevé ».
Condamné à deux reprises dont une fois à Dax (Landes) pour agression sexuelle sur mineur, J.P. aura cependant pu « bénéficier » de témoignages positifs d’un ami proche de la famille et de son frère résidant dans les Landes qui voient en lui quelqu’un de « sage, serviable, festif » voire « trop gentil ».
Dans l’affaire pour laquelle il avait été condamné à Dax, sa première ligne de défense a été d’accuser l’un des « mineurs en errance » qu’il avait décidé d’héberger chez lui de lui avoir prodigué une fellation… avant de se rétracter et de reconnaître l’y avoir contraint, comme le soulignera l’avocat général Bernard Salvador. Les prochaines journées devraient permettre d’y voir plus clair dans cette affaire. En fonction de l’avancement des débats, le verdict est attendu au plus tard mercredi.
 

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