La pandémie, tremplin du e-commerce en Aveyron

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  • En 6 ans les dépenses alimentaires ont augmenté de 6 %, grâce à la hausse de 3 % de la démographie.
    En 6 ans les dépenses alimentaires ont augmenté de 6 %, grâce à la hausse de 3 % de la démographie. Repro CP -
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Centre Presse

Une enquête réalisée en 2019 pour le compte des CCI d’Occitanie passe au crible et analyse les comportements d’achat de 21 000 ménages de la Région, dont 1 349 Aveyronnais afin de suivre les évolutions et alimenter une base de données consultable par les acteurs du commerce et les collectivités.

Les ménages aveyronnais ont consommé pour 1 615 millions d’euros l’an dernier. Sans grande surprise c’est dans le secteur de l’alimentation que les dépenses ont été les plus importantes puisqu’elles ont représenté 52 % des 12 000 € de dépenses annuelles de consommation réalisées en moyenne par un ménage aveyronnais. Le deuxième poste, avec 17 %, concerne l’équipement de la personne, puis vient avec 13 % l’équipement du foyer, le bricolage et le jardinage avec 9 % et enfin la culture les loisirs et le sport pour les 9 autres pour cent.

Logement et santé plus chers

L’étude révèle notamment qu’au fil des ans la part consacrée à la consommation courante ne cesse de diminuer alors que dans le même temps celle dédiée au logement et à la santé ne cesse d’augmenter.

Ces chiffres sont tirés d’une enquête réalisée entre mai et octobre 2019 par l’Observatoire du commerce et de la consommation d’Occitanie qui émane des Chambres de commerce et d’industrie d’Occitanie dont la CCI de l’Aveyron fait partie. Pour mener à bien cette enquête et l’approcher le plus possible de la réalité du terrain, les techniciens de l’observatoire ont téléphoné à plus de 20 000 ménages dans toute la région (1 350 en Aveyron) pour les questionner sur leur dernier acte d’achat, à travers un panel de 37 produits de consommation courante : 11 produits alimentaires et 26 non-alimentaires.

L’épidémie rebat les cartes

Aussi, même si l’épidémie de Covid-19 a complètement rebattu les cartes en matière de consommation des ménages, avec jusqu’à 22 % de consommation en moins enregistrée sur les seuls mois de mars et avril 2020, toutes les données récoltées au cours de l’enquête devraient servir de base à l’élaboration de futurs projets portés par les acteurs locaux du commerce et/les collectivités.

La pandémie et le confinement ont en fait contribué à accélérer un certain nombre de nouvelles pratiques commerciales observées depuis quelques années. Comme le recours, de plus en plus fréquent, au e-commerce. Ainsi, sur les deux dernières semaines de mai, un tiers des e-clients achetant en ligne étaient de nouveaux clients. De même, durant le confinement, 42 % des Français ont eu recourt au e-commerce pour effectuer leurs achats non-alimentaires.

Centres-villes et centres commerciaux délaissés

En Aveyron comme dans le reste de l’Occitanie, les centres-villes et les centres commerciaux, quelle que soit leur taille, doivent désormais composer avec une baisse de fréquentation.

À l’inverse, en juin, le petit commerce (- de 300 m2) a bénéficié d’un fort rebond à plus 10 %, notamment dans le domaine de la culture et des loisirs, mais aussi chez les opticiens. L’enquête souligne également que "deux mois après le déconfinement peu de monde au final aura modifié durablement ses habitudes d’achat." Deux personnes sur 10 quand même, soit 20 % des clients. Ce qui n’est pas négligeable pour un petit commerçant du centre-ville. Les dépenses en ligne des ménages aveyronnais correspondent environ au chiffre d’affaires du centre-ville de Rodez.

Dans le détail, les ventes en ligne représentent 11 % de part de marché sur l’ensemble des produits non alimentaires, soit 84 M€ ; c’est 45M€ de plus qu’en 2014.

Disparités

Dans l’un de ses chapitres, l’enquête revient sur les évolutions du chiffre d’affaires dans les commerces des principales agglomérations du département entre 2014 et 2020. L’étude mentionne notamment une forte baisse sur le périmètre des communautés de communes du Pays Ségali et du Réquistanais. Il est resté stable pour les communautés de communes Lot et Truyère, Aubrac Carladez, Conques et notamment Montbazens.

Il est en augmentation sur les agglos de Decazeville, Rodez, Millau et Saint-Affrique et en très forte hausse sur le périmètre des communautés de communes des Causse à l’Aubrac, Bas Ségala Viaur et enfin Ouest-Aveyron. Pour cette dernière collectivité, les chiffres mériteraient d’être affinés car si le CA a certainement évolué positivement ces dernières années pour les enseignes de la route de Montauban, il ne doit certainement pas en être de même pour les commerces du centre-ville de la bastide. Un centre-ville "laissé à l’abandon", selon des riverains, où les enseignes ferment les unes après les autres. Selon les auteurs de l’étude, à Villefranche, on se trouve devant l’exemple même d’un développement commercial réalisé sans concertation. Une erreur qui ne devrait plus se reproduire. Notamment si les acteurs du commerce et les représentants des collectivités s’appuient sur cette enquête et contactent les techniciens de la CCI.

 

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