Covid-19 : Rodez "surpris" par la brutalité de la deuxième vague

  • Le port du masque est désormais obligatoire  dans les rues de Rodez.
    Le port du masque est désormais obligatoire dans les rues de Rodez. José A. Torres
Publié le
Mathieu Roualdés

Si la commune avait été épargnée au printemps dernier, elle fait désormais face à un violent regain de la pandémie, avec un taux d’incidence particulièrement élevé à l’instar du département.

Ce n’est pas tous les jours que Rodez "ouvre", comme on dit dans le jargon, le JT de 20 heures sur TF1. Mais cette fois, la ville se serait bien passée de cette publicité… Car si les journalistes de la première chaîne de France ont posé leurs caméras dans la préfecture, samedi dernier, c’est pour illustrer cette deuxième vague qui n’épargne plus aucun territoire. Avec ce titre sans équivoque : "Rodez, ville dépassée par le virus". Alors, est-ce véritablement le cas ? "Dépassée, je ne pense pas. Le mot est fort. Mais en trois semaines, j’ai été trois fois cas contact ! Et tous les jours, j’entends qu’un tel ou un tel a été contaminé, ce n’était pas le cas lors de la première vague…", réagit cette habitante du quartier de Gourgan, obligée depuis le passage en zone d’alerte maximale et en couvre-feu du département de porter le masque dans les rues de la préfecture. Jusque-là, cela n’était pas nécessaire. Mais il est bien loin le temps du printemps dernier où les Ruthénois étaient "préservés" en comparaison des situations alarmantes du Grand-Est et de la région parisienne… Depuis la rentrée, le virus est plus que jamais là, il frappe toutes les générations et chacun est touché de plus ou moins près.

Sportifs, étudiants, restaurateurs, Ehpad… Personne n’y échappe. Les jours passent et la file d’attente devant le laboratoire LxBIO, rue Béteille, ne cesse de s’étendre (lire également en page 3). "On réalise un test par minute, c’est totalement inédit", confiait un biologiste devant les caméras de TF1, ce week-end.

Un taux d’incidence élevé

La semaine passée, Rodez affichait un taux d’incidence de 494 cas positifs pour 100 000 habitants, selon les chiffres de l’ARS et Santé Publique France, bien loin devant d’autres villes voisines telles que Cahors, Aurillac, Carcassonne, Narbonne et autres situées en dessous du seuil des 200 cas. "On pensait être protégé dans les petits départements comme les nôtres, mais pas du tout. Comme quoi, le virus touche tout le monde…", commentait encore cette passante dans le reportage télé quand le Dr Élise Carrez, présidente de la commission médicale du centre hospitalier de Rodez, tentait de trouver une explication à cette propagation soudaine du virus dans la commune : "Une des pistes certainement, ce sont les étudiants qui reviennent tous les week-ends dans leurs familles… Des familles qui vont ensuite travailler, voir les grands-parents, etc."

Le lourd tribut de l’Ehpad Bon Accueil

Mais plus que les jeunes, ce sont les aînés de la commune qui payent un lourd tribut à cette deuxième vague. Il y a quelques semaines de cela, l’Ehpad Bon Accueil, rue Planard, devenait un foyer épidémique. Plus de la moitié de ses résidents – 82 au total-, ont été contaminés et neuf d’entre eux ont perdu la vie. Récemment, ce fut au tour de la résidence privée Jean XXIII d’être touchée. Trois pensionnaires étaient toujours dans un état critique en fin de semaine passée.

Le personnel du CCAS (centre communal d’action sociale), aides-soignants et infirmiers en premier lieu, a également été fortement impacté. À plusieurs reprises et hier encore, le maire Christian Teyssèdre a d’ailleurs tenu à les "féliciter" au même titre que la médecine libérale pour le travail réalisé ces dernières semaines.

Le "message positif" de Christian Teyssèdre

Comme ses concitoyens, l’édile a pris connaissance du reportage de TF1 sur sa commune, samedi soir. Mais aujourd’hui, il se refuse à être plus alarmiste qu’il ne le faut, souhaitant avant tout délivrer "un message positif".

"La situation est importante, mais pas plus qu’au niveau national. Notre taux d’incidence s’explique par le grand nombre de tests effectués sur la commune et notamment auprès des personnes âgées et fragiles. Puis, je trouve cela très positif que de nombreux Ruthénois se fassent tester auprès des laboratoires, cela permet de connaître la véritable évolution de la pandémie", commente-t-il, conscient que cette deuxième vague est bien plus "brutale" que la première, où la ville n’avait enregistré aucun décès lié à la pandémie. Certains de ses homologues élus ont d’ailleurs été touchés par le virus, les services de la mairie et de l’Agglomération également. Et de rappeler aux habitants l’importance "d’appliquer les mesures imposées et de faire attention".

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