Hommage à Samuel Paty : le message fort de Mustafa Kechkech

  • La communauté musulmane de Millau représentée par son président.
    La communauté musulmane de Millau représentée par son président.
Publié le
cyril calsina

Il était 19 heures, mercredi dernier. La sonnerie du beffroi retentit et les sirènes résonnent dans la ville. Une minute de silence s’installe dans la cour de l’hôtel de ville. Conseil municipal, presque au complet, majorité et opposition incluses, se mêlent aux Millavois. La communauté musulmane a souhaité être présente à l’hommage rendu à Samuel Paty, cet enseignant décapité par un terroriste. Au nom de l’association cultuelle, son président, Mustafa Kechkech, a ému l’assemblée par un message fort, dont voici quelques extraits : "Je tiens à exprimer collectivement ici toute l’horreur que nous avons pu ressentir lors du lâche assassinat de Samuel Paty. En effet, celui-ci exerçait le plus noble des métiers du monde, celui d’enseignant. M. Paty est, à mon point de vue, un martyr de la République car il a été assassiné par un individu ignorant, revendiquant son acte horrible au nom de l’Islam. Seulement, si cet ignorant avait pris la peine de lire un tant soit peu Le Coran, il aurait trouvé que la sourate 5 verset 32 indique : "Celui qui tue un être humain sera considéré comme s’il avait tué toute l’humanité". L’Islam n’est donc que l’otage d’un acte criminel horrible. Notre beau pays, la France, a toujours prôné le vivre ensemble, quelle que ce soit notre couleur, notre religion… Ces assassins cherchent à nous diviser en prônant la haine, la terreur, l’obscurantisme, mais nous avons le devoir de ne pas les laisser prendre le dessus. Malheureusement pour nous, les musulmans, ces terroristes détournent l’Islam, et cherchent à s’en revendiquer. Mais non, ils n’appartiennent pas à notre communauté et n’y appartiendront jamais."

Emmanuelle Gazel, maire, succédait à cette intervention en reprenant La Lettre aux instituteurs, écrite par Jean Jaurès, et en déclarant : "Ensemble, nous devons nous battre pour préserver le trésor dont nous avons hérité, comme l’a rappelé Robert Badinter. Ce trésor, qui nous a été légué après des siècles de combats, s’appelle la République, avec ses garanties, sa liberté d’expression et de conscience dans le respect de chacun."

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