Les cafetiers aimeraient que la règle soit la même pour tous

  • L’Audience (en arrière plan) et le Yoda Café ont pris la parole sur les réseaux sociaux.
    L’Audience (en arrière plan) et le Yoda Café ont pris la parole sur les réseaux sociaux. V. G.
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JDM

Contraints de fermer, ils constatent avec amertume que la vente de café est possible ailleurs.

Ils sont désabusés. Depuis le week-end dernier, les cafetiers millavois sont contraints de fermer leurs établissements, dans le but de freiner l’épidémie de coronavirus. Il est, en principe, toujours possible de prendre un café ou une bière dans les restaurants ou brasseries, à condition de commander à manger. Mais des abus sont constatés.

Mardi matin, Ludovic Raynal, le gérant du Méridien, a posté un coup de gueule sur sa page Facebook. Il s’est filmé en train de boire un café en terrasse, dans une boulangerie du centre-ville de Millau, sans consommer quoi que ce soit d’autre. Un constat que nous avions nous-même fait la veille, en début d’après-midi. Le bar de Ludovic, fermé depuis quatre jours, n’est qu’à une dizaine de mètres de distance.

Pourtant, lui ne peut vendre de café, ni sur place, ni à emporter.

"On voit que tout le monde respecte, alors ce serait bien que nos chères autorités fassent le nécessaire sur les contrôles, car ça risque d’en énerver plus d’un, grince-t-il, face à la caméra. Je suis un bar-tabac, je ne peux pas vendre de boisson à emporter. Si j’étais un tabac pur, je pourrais faire à emporter." Lui est pourtant titulaire de la Licence IV, contrairement aux tabacs… À L’Audience, Alexandra Zanarelli y va aussi de son commentaire. Elle remarque les mêmes incohérences que son camarade. "En passant en ville, on voit que les règles ne sont pas les mêmes pour tout le monde, peste la gérante. On est tous dans le même bateau. Alors, on n’est pas là pour dénoncer, mais il faudrait que les règles soient les mêmes pour tous. Là, ça fait dégueuler."

Guillaume Chiquet, patron du Yoda Café, ne veut " dénoncer personne". Mais la situation, pour rester poli, l’exaspère. "Des établissements, bar-brasserie, servent des cafés et des bières, en dehors du cadre d’un repas. Des boulangeries et leurs terrasses ont le droit de servir des cafés. Nous, on n’a pas le droit. Là, ça commence à sérieusement m’énerver. Certains ne jouent pas le jeu. On se fout de ma gu…"

La police municipale ne peut pas verbaliser

Contactée, la police municipale de Millau rappelle son rôle de verbalisation concernant le respect du port du masque. Au-delà, elle ne peut avoir qu’un rôle de contrôle et de prévention. "Ce qui nous importe avant tout, c’est que les gens portent le masque, insiste Patrick Delon, le directeur de la PM millavoise. On s’attache à faire respecter l’arrêté. Mais il est difficile de tout contrôler. On vient en complément, on fait beaucoup de prévention. On n’est pas sur un volet absolument répressif à ce jour." Concrètement, aujourd’hui, la police municipale n’a pas la capacité de verbaliser un boulanger - par exemple - qui servirait un café sans accompagnement. "Il y a des professionnels qui souffrent, c’est certain, est conscient Patrick Delon. Il y a des règles et il faut les faire appliquer. Mais ce n’est pas forcément facile. Si j’ai des directives de répression sur le sujet, je les mettrai en œuvre. Mais moi, je ne peux pas réprimer dans l’instant au-delà du port du masque. On ne peut verbaliser que pour cela."

La donne pourrait changer dans les prochains jours, en fonction de l’évolution sanitaire et des nouvelles directives préfectorales…

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