Florentin-la-Capelle. Un lieu de vie inoubliable à La Capelle

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  • Non loin de l’église un lieu de vie inoubliable.
    Non loin de l’église un lieu de vie inoubliable.
  • L'ancien hôtel-restaurant de Maria Couvignou.
    L'ancien hôtel-restaurant de Maria Couvignou.
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CORRESPONDANT

La Capelle, village de la commune de Florentin s’étire au-dessus des berges du lac de la Selve au bord desquelles se faufile entre les arbres, le chemin "des poissons", circuit de randonnée très agréable. On peut visiter dans le village la ferme découverte de Valérie et Lucien Veyre ainsi que la fontaine des Amoureux. Non loin de l’église au clocher à peigne, se dresse fièrement une grande et belle maison en pierre de pays où vivent Christiane et Serge Couvignou. Cette demeure était de faible dimension avant 1930 mais Maria Couvignou dite "la Rolanda" et grand-mère de Serge, décida de la transformer pour réaliser son projet.

Son mari blessé de guerre ne pouvait plus travailler. Maria aimait cuisiner et accueillir et pour augmenter les revenus du ménage, l’idée était toute trouvée : agrandir la bâtisse pour en faire un hôtel-restaurant. Les travaux furent réalisés par des ouvriers du coin aidés des voisins.

Les produits de la ferme représentaient une ressource inestimable pour élaborer des menus 100 % bios et d’une grande saveur. Le pain était fait sur place dans un four du village et plus tard livré par le boulanger de Florentin. Quant aux vins, le côtes-du-rhône était privilégié lors des grands repas, le champagne était du Mercier, pour toutes les autres occasions, du vin du Midi mis en barrique était proposé.

Les habitants de La Capelle et des alentours prirent l’habitude de venir y prendre un verre pour se retrouver. La proximité de l’église faisait que chaque dimanche chez les Couvignou, il y avait "l’après-messe". Les hommes venaient boire un ou plusieurs coups… les femmes aussi venaient consommer mais séparément des hommes. Pendant l’après-midi dominical, les hommes jeunes et moins jeunes avaient la possibilité de jouer aux quilles sur place, de danser avec les demoiselles au son d’un accordéon ou d’un phono à manivelle, de chanter également.

On prenait un verre de vin ou de bière, on cassait la croûte pour reprendre des forces. Les jeunes étaient nombreux à l’époque dans le coin, n’ayant pas de moyen de locomotion, ils ne pouvaient pas comme aujourd’hui faire de longs parcours. On ne pouvait donc pas faire autrement que de consommer et s’amuser "local".

D’autres occasions ramenaient régulièrement des clients en ces lieux. L’abbé Pagès, après les confessions venait prendre un verre avec ses ouailles allégées de leurs péchés. Les enterrements, les neuvaines et les "bouts de l’an" réunissaient les familles chez Maria pour un casse-croûte ou un repas.

La maîtresse de maison s’était aussi lancée à préparer des banquets et des repas de mariage, repas gargantuesques comme il s’en faisait en ce temps-là, composés d’une liste interminable de plats.

L’établissement de Maria Couvignou qui a fermé en 1979 a contribué à amener de la vie au village de La Capelle. C’est là que beaucoup ont vécu ou fêté divers événements de leur vie et passé les dimanches d’une jeunesse inoubliable.

Alors si vous passez un jour par La Capelle, vous entendrez en prêtant bien l’oreille, résonner encore ces rires, ces chants et ces discussions chaleureuses qui ont animé ce bel endroit.

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