Confinement : un mois ferme

  • Une commerçante ruthénoise tire le rideau de sa boutique, au moins pour un mois.
    Une commerçante ruthénoise tire le rideau de sa boutique, au moins pour un mois. José A.Torres - José A. Torres
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Centre Presse

Jeudi, l’Aveyron et Rodez ont vécu leur dernière heure de liberté avant d’entrer dans un deuxième confinement de quatre semaines.

Comme un air de déjà-vu. Des rayons de pâtes clairsemés et des grandes surfaces prises d’assaut – allez comprendre… –, des terrasses de restaurants rentrées pour la dernière fois, des rideaux baissés dans les boutiques dites "non essentielles", un monde de la culture et du sport qui ne cessent de crier sa détresse sur les réseaux sociaux… et des sourires qu’on devine de plus en plus rares derrière les masques. L’Aveyron s’est réveillé avec la "gueule de bois", jeudi matin, au lendemain des annonces du Président. Certes, elles étaient attendues, cette saison 2 du confinement s’est écrite il y a longtemps au fil des chiffres et des courbes toujours plus alarmants. Malgré cela, plus aucun argument ne semble faire mouche chez les passants, même pas la rapide saturation des hôpitaux annoncée par le chef de l’État, ni même les cris d’alerte du personnel soignant qu’on a cessé d’applaudir depuis bien longtemps.

"Deux mois, c’était déjà dur… alors un de plus !"

"Je ne sais pas comment on va tenir encore, on ne s’en sortira jamais. Après la deuxième vague, il y aura la troisième, puis la quatrième…", souffle ce trentenaire ruthénois, avant d’aller profiter d’un dernier déjeuner en ville avec ses collègues de travail. Dès demain, ils seront certainement en télétravail. "On fera des soirées clandestines ! Deux mois enfermés chez soi, c’était déjà dur à tenir alors un de plus…", lance-t-il, comme si la peur du virus avait laissé sa place à celle de l’amende encourue… Pourtant, comme plusieurs de ses amis, il a vu cette deuxième vague s’échouer brutalement sur l’Aveyron, relativement épargnée par la première. Le virus a touché tout le monde. À Rodez, le taux d’incidence est même monté à près de 500 la semaine passée. "C’est fou le nombre de personnes qui sont contaminées depuis la rentrée. Il fallait faire quelque chose", reconnaît d’ailleurs cette commerçante de la rue Neuve. Hier, elle s’organisait pour continuer à faire vivre sa boutique de prêt-à-porter, notamment en réactivant son site internet et les commandes en ligne. Les restaurateurs, eux, ont relancé le "à emporter". Nostalgiques déjà d’un été où un semblant de vie avait repris… Et où le mot "confiner" avait disparu. Pas le virus.

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