Covid-19 - Le confinement jusqu'au 1er décembre, "un minimum" selon une épidémiologiste

  • Mme Costagliola est directrice adjointe de l'Institut Pierre-Louis d'épidémiologie et de santé publique.
    Mme Costagliola est directrice adjointe de l'Institut Pierre-Louis d'épidémiologie et de santé publique. Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Publié le
Relaxnews

(AFP) - La date du 1er décembre est le "minimum" pour la fin du confinement annoncé mercredi par Emmanuel Macron, et le "juge de paix" sera la réduction du nombre de cas de Covid-19 d'ici là, indique à l'AFP l'épidémiologiste Dominique Costagliola.

Mme Costagliola est directrice adjointe de l'Institut Pierre-Louis d'épidémiologie et de santé publique.

Pensez-vous que la durée annoncée du confinement suffira?

"Un objectif a été fixé, celui du nombre de nouveaux diagnostics (M. Macron a indiqué vouloir passer de "40.000 cas par jour à environ 5.000" grâce au confinement instauré au moins jusqu'au 1er décembre, ndlr). On aura donc un juge de paix. Mais 4 semaines, c'est vraiment le minimum. Si on n'atteint pas cet objectif, je pense que ces mesures devront ensuite continuer et peut-être même être durcies.

Comme le virus circule davantage, on peut se poser la question de savoir à quelle vitesse ça va baisser et si ça va baisser à la même vitesse que ce qu'on a vu en mars/avril (lors du premier confinement, ndlr).

Il va falloir attendre deux ou trois semaines pour le savoir, afin de pouvoir avoir à ce moment-là une idée plus précise d'une durée potentielle réaliste."

Qu'avez-vous pensé des annonces d'Emmanuel Macron?

"Le discours avait les bons éléments de langage, y compris sur le fait qu'il faudra faire des choses différentes quand on sortira de ce confinement, notamment pour tester/tracer/isoler (les cas positifs, ndlr). Mais le diable est dans les détails.

On ne connaît pas encore exactement le protocole pour les écoles, les collèges et les lycées. A l'école, le port du masque dès 6 ans (annoncé par le Premier ministre Jean Castex jeudi matin, ndlr) va dans le bon sens, mais ça ne suffit pas: on fait quoi à la cantine et en éducation physique et sportive? A ces moments-là, les gens n'ont pas le masque et ils parlent, donc ce sont des occasions de contamination.

D'autre part, on n'a pas parlé des transports, mais à mon avis il y a des choses à faire. Et enfin, quand va-t-on être plus clair par rapport au télétravail?"

Selon le gouvernement, l'épidémie s'est emballée plus vite encore que ce qu'on pouvait prévoir. Cette accélération vous a-t-elle surprise?

"Les données montraient déjà que c'était en train d'augmenter en septembre. Et c'était prévisible que ça pouvait s'accentuer avec l'automne. Ce qui était peut-être plus difficile à envisager, c'était l'intensité avec laquelle ça allait s'accentuer, parce que chaque virus a ses caractéristiques particulières, et cela peut être différent de ce qu'on a l'habitude de voir avec la grippe, par exemple. Ca, ça peut être en partie difficile à prévoir. Mais pas le fait que ça remonte et que ça finisse par être un problème."

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?