Rodez. Confinement : une rentrée scolaire "masquée" en Aveyron comme ailleurs

Maintenant, on est habitué et on a l’expérience…" Jérôme Lacombe, directeur de l’école primaire Paul-Cayla à Druelle (220 élèves), n’est pas franchement inquiet, ni stressé à la veille de cette rentrée scolaire un peu particulière. Certes, il n’a que quelques jours pour mettre en place le nouveau protocole "renforcé" présenté par le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, mais l’enseignant est confiant. "Les enfants comprennent mieux que les adultes parfois", sourit-il. Comme pour la plupart de ses homologues aveyronnais, le grand changement réside dans le port du masque pour tous les élèves dès le CP, une classe essentielle à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. "Est-ce qu’ils vont s’entendre entre eux ? Est-ce qu’on va les entendre ? Auront-ils du mal à déchiffrer les mots et les consignes ?", sont autant de questions qu’il se pose. Pour le reste, "ça devrait rouler". à condition que les parents jouent également le jeu, pour le directeur : "Si on a un tiers des élèves qui arrivent sans masque les premiers jours, cela sera difficile…"

"Improvisation et impréparation" pour la FSU

Du côté des syndicats d’enseignants, on n’est pas franchement aussi optimiste. Pour la FSU et sa secrétaire départementale, Julie Bernat-Sandragné, "aucune leçon n’a été tirée de la première vague et il eut été avisé de reporter cette rentrée". Et de poursuivre : "Une nouvelle fois le gouvernement montre son peu de considération pour l’Éducation nationale et ses élèves avec tant d’improvisation et d’impréparation permanentes […] Une improvisation permanente qui met à mal les personnels en les plaçant dans une insécurité fonctionnelle psychologiquement dévastatrice […] Comment prétendre à la distanciation physique dans des classes chargées, comment éviter le brassage dans les cantines, internats et transports si tous les élèves sont présents en même temps dans les écoles, les collèges et les lycées ?". Le SNE (Syndicat national des écoles) a également dénoncé cette rentrée "improvisée" et pourrait appeler à une grève dès ce lundi.

En Aveyron, une seule école a été contrainte de fermer

En attendant, l’école reste obligatoire pour tous… "Et c’est une très bonne chose, même si dans nos villages ruraux, nous sommes plutôt privilégiés par rapport au décrochage scolaire", confie Jérôme Lacombe. Quant au virus, le Premier ministre a rappelé "le peu de contaminations en milieu scolaire", chiffres à l’appui. Depuis la rentrée, 27 établissements ont dû être fermés en France, sur 61 500.

Ce fut le cas de l’école de Monteils dans l’Ouest-Aveyron, seule contrainte à fermer dans le département après la révélation de plusieurs cas. Plusieurs classes ont, en outre, été fermées. "En octobre, les indicateurs ont montré une plus forte circulation du virus… Et le ministre porte une lourde responsabilité dans la dégradation de la situation actuelle", dénonce pour sa part la FSU.