Avec les Halles Paris Sud, Alexandre Puech, comme en son jardin à Rungis

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  • Alexandre Puech (à droite sur la photo) avec son directeur d’exploitation, le Baraquevillois Jérôme Mouysset. Alexandre Puech (à droite sur la photo) avec son directeur d’exploitation, le Baraquevillois Jérôme Mouysset.
    Alexandre Puech (à droite sur la photo) avec son directeur d’exploitation, le Baraquevillois Jérôme Mouysset. A.D.
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Aurélien Delbouis

PDG des Halles Paris Sud à Rungis, Alexandre Puech s’est fait une place de choix dans la bistronomie parisienne. Rencontre avec un entrepreneur qui sait aussi cultiver le réseau.

En bon Aveyronnais, amateur de bonne chère, il se destinait fatalement à une tout autre spécialité. C’est pourtant les fruits et légumes qui occupent désormais Alexandre Puech. Père de famille de trois enfants, originaire de Bozouls et de son célèbre canyon, le quadragénaire arrose désormais le tout-Paris en fruits et légumes.

Président-directeur général des Halles Paris Sud (HPS), ce grossiste réputé, installé à Rungis depuis plus de 10 ans, n’avait pourtant jamais misé sur le végétal. Sa came, rigole-t-il : "c’était plutôt le canard gras."

"J’ai une formation d’ingénieur agronome. Après mon école à Purpan Toulouse, j’ai travaillé à Condom dans le Gers, dans un atelier de découpe de canards gras. C’était intéressant. Avec ma compagne, qui est devenue ma femme, nous sommes ensuite partis six mois en Amérique du Sud, pour s’ouvrir l’esprit et voir s’il y avait des choses à faire là-bas."

L’appel de la France est pourtant plus fort. "Ma femme a trouvé un boulot à Paris et a réussi à me convaincre de vivre ici, moi l’anti-Parisien primaire", se souvient celui qui aujourd’hui, ne changerait sa vie pour rien au monde.

Ce retour dans la capitale signe le début de l’idylle entre cet amateur de viande rouge, fan de volailles et… les fruits et légumes ! "Je devais reprendre dans la filière canard gras. C’était prévu comme ça. Mais étant à Paris, j’ai poussé les portes de Rungis. C’était tentant, ça me parlait. L’envie de voir tout ça de l’intérieur m’a titillé."

Le hasard, et un CV en béton armé, le conduisent chez un grossiste en fruits et légumes exotiques. En deux coups de cuillères à pot, le voilà directeur du secteur import, puis France. "Je voyageais beaucoup. Amérique du Sud, Afrique du Sud, Israël… Mon rôle était de sourcer les meilleurs produits dans le monde. Je me suis franchement régalé."

La fibre de l’entreprise

Il aurait pu en rester là. Mais l’atavisme familial le pousse à voir sinon plus loin, au moins plus grand. "J’avais toujours en tête de me mettre à mon compte. On a cette fibre dans la famille. Cet esprit d’entreprise." L’exemple de son père, passé par tous les échelons avant de racheter une entreprise de BTP dans la cité des peintres (EGTP), l’incite à sauter le pas.

"En 2012, j’ai repris la société Halles Paris Sud avec pour principal objectif de développer le secteur de la restauration." Secteur dans lequel les Aveyronnais règnent en maîtres. "J’ai fait marcher le réseau. À prestation équivalente, un Aveyronnais préférera toujours travailler avec un petit gars du pays." Le pari s’avère très vite payant.

"Les premières années ont été remarquables", se souvient Alexandre qui fait de HPS un acteur incontournable, non seulement de Rungis, mais aussi de la restauration parisienne. Avec 60 salariés – ils n’étaient que 20 en 2012 – ses 600 clients, dont une grande majorité d’Aveyronnais, et un sens du service cinq étoiles, la société a enregistré 15 millions de chiffre d’affaires en 2019 ! En parallèle, Alexandre s’est associé à un autre poids lourd du secteur pour lancer deux autres unités : la Maison Bio Sain, axée, comme son nom l’indique, sur les produits bio, et Senifel, "une boîte d’importation de fruits et légumes". Le tout à Rungis, le "ventre de Paris" cher à Émile Zola… Évidemment. "On m’a toujours dit : quand tu arrives ici, tu n’en repars jamais. Et effectivement, il y a de ça. C’est vraiment un monde à part." Ce monde "où la convivialité règne" et qu’il a du mal à quitter. "Je travaille six jours sur sept, et le dimanche je reviens ici avec mes enfants. Je commence à les initier…" La pomme, c’est écrit, ne tombe jamais très loin de l’arbre…

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