Du cinéma à la littérature : tous les chemins de l'Aveyronnais Dominique Auzel mènent à l'art

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  • A 57 ans, Dominique Auzel dirige les éditions Privat depuis un an et demi. Installée au cœur de Toulouse, la maison a fêté ses 180 ans en 2019 également.
    A 57 ans, Dominique Auzel dirige les éditions Privat depuis un an et demi. Installée au cœur de Toulouse, la maison a fêté ses 180 ans en 2019 également. LC
  • Ambassadeur du territoire, le natif de Marcillac avoue être encore  fasciné par le parcours des Aveyronnais, à commencer par ceux de Paris .
    Ambassadeur du territoire, le natif de Marcillac avoue être encore fasciné par le parcours des Aveyronnais, à commencer par ceux de Paris . LC
Publié le
Lola Cros

Directeur des éditions toulousaines Privat, le natif de Marcillac cultive sa passion pour les terres de son enfance, où il se ressource tous les week-ends.

De Marcillac-Vallon où il est né, de Montréal où il a enseigné le cinéma, de Toulouse où il a renoué avec sa passion de "tous les livres sans distinction", Dominique Auzel a toujours tendu une oreille particulière aux "parcours buissonniers". A celles et ceux qui préféreront quitter l’autoroute pour s’aventurer sur les chemins de traverse. Nommé l’an dernier directeur des éditions Privat, 180 ans après leur création dans la ville rose, l’Aveyronnais amorce un nouveau chapitre d’une vie tiraillée entre le cinéma et la littérature.

Après des études de cinéma et de lettre modernes, Dominique Auzel s’envole pour le Canada. Il y enseignera le cinéma pendant trois ans. Une parenthèse pendant laquelle il débute l’écriture de ses propres livres sur le septième art. Depuis, sa bibliographie en compte une vingtaine. Quelques mois sabbatiques, et le voilà de retour à Toulouse. Il entre chez Milan comme éditeur, et en repartira 21 ans plus tard alors qu’il avait gravi les échelons jusqu’à la direction littéraire de la maison. Alors il devient conservateur des collections de la cinémathèque de Toulouse jusqu’à rejoindre Privat pour "impulser de nouvelles choses". A commencer par le développement d’une œuvre jeunesse.

"Je suis fasciné par le parcours des Aveyronnais"

Reconnue sur la scène nationale, la maison d’édition Privat assume son assise toulousaine. Sur des thématiques culturelles, patrimoniales, naturalistes mais aussi aéronautiques, l’entreprise publie une quarantaine d’ouvrages par an et emploie six personnes à Toulouse. Admiratif de Danièle Dastugue, créatrice des éditions du Rouergue, Dominique Auzel confie "être en amour", depuis son adolescence, pour ces livres ancrés dans le territoire. "On y revient, sans pour autant être nostalgique : au patrimoine, aux savoir-faire, à ces sujets que l’on pensait d’un autre temps", prolonge celui qui ne cache pas son désir d’imprimer sa patte aveyronnaise dans la maison deux fois centenaire.

"Je reviens tous les week-ends à Villeneuve, dans la maison de mes grands-parents", raconte le quinquagénaire. Derrière son masque, l’émotion transparaît : "Aveyronnais, je le suis jusqu’au bout des ongles. Je me revois, dans le métro de Montréal, prendre un malin plaisir à déplier le journal L’Aveyronnais, auquel j’étais abonné. J’ai toujours eu à cœur d’être un ambassadeur pour ce territoire, parce que je suis fasciné par le parcours des Aveyronnais, à commencer par ceux de Paris qui ont tout quitté pour être bougnats à la capitale, par la communauté de Piguë aussi. Je crois que les Aveyronnais sont, foncièrement, des aventuriers qui n’ont jamais oublié d’où ils venaient. Et je vois, surtout dans les plus humbles et les plus ancrés dans la terre, une vraie aristocratie, une prestance que j’admire." Autant d’histoires que Dominique Auzel rêve d’archiver dans la bibliothèque des éditions Privat.

La collection « Loin de Paris », comme une ode aux campagnes

Sur la forme : de beaux livres brochés surmontés, sur la couverture, d’une petite fenêtre laissant entrevoir un portrait de l’auteur, tiré par le photographe-star Jean-Marie Perier. Dans le fond, des cartes blanches à des auteurs, des philosophes.
Le tout, « pensé, écrit et édité… loin de Paris. « L’idée n’est pas d’être anti-parisianiste, mais d’affirmer que le savoir, le talent et la créativité ne sont pas que parisiens, justifie Dominique Auzel. Loin de là ! » Avec Jean-Marie Périer, dans leur fief commun de Villeneuve-d’Aveyron, ils peaufinent l’idée de cette collection que les éditions Privat ont accepté de couver en leur sein. Trois à quatre ouvrages seront publiés sous l’estampille « Loin de Paris » chaque année.
En cette rentrée littéraire, au-delà de l’ouvrage inaugural « 1960-1970 » consacré à l’œuvre picturale de Jean-Marie Périer, trois titres lancent la marque en librairie. Il s’agit de « L’Amour, cette étrange liberté » du philosophe toulousain Denis Faïck, « Le Rêve perdu de la sagesse grecque » d’un autre philosophe, Bertrand Vergely, et de « Réjane, ou la belle époque » de Jacques Porel. Ce dernier, qui n’est autre que le grand-père de Jean-Marie Périer, y compte le destin de sa mère dans un récit autobiographique « puissant de tendresse », promet Dominique Auzel.

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