Millau. Guillaume Fritschy, l’instituteur qui est passé maître dans l’univers médico-social

  • Même s’il travaille à Montpellier, Guillaume Fritschy a fait le choix de rester vivre à Millau. Dans le quartier qui lui est cher de la Pomarède (il a grandi là), au pied de la Pouncho d’Agast, avec une vue imprenable sur le viaduc.
    Même s’il travaille à Montpellier, Guillaume Fritschy a fait le choix de rester vivre à Millau. Dans le quartier qui lui est cher de la Pomarède (il a grandi là), au pied de la Pouncho d’Agast, avec une vue imprenable sur le viaduc. Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Originaire de Millau, où il a grandi et où il vit toujours, ce quadragénaire a débuté sa carrière en faisant classe aux jeunes, dans l’Hérault puis en Aveyron, avant de s’orienter vers d’autres publics. Après avoir œuvré au sein des PEP 12, dont il a été le directeur général, ce père de trois enfants a pris la direction, en 2017, de l’Uriopss (union régionale interfédérale des organismes privés sanitaires sociaux) Occitanie à Montpellier.

Guillaume Fritschy a toujours été "bon en langues". Du coup, son bac L en poche, il a choisi la littérature anglaise et américaine. S’il est né à Paris, en 1979, il a pris ses quartiers à Millau à l’âge de 4 ans, suivant son père, originaire de Sainte-Geneviève- sur-Argence, et sa mère millavoise, fille de réfugiés espagnols (son grand-père maternel était ouvrier-gantier). Il a grandi du côté de la Pomarède avec une scolarité classique dans la sous-préfecture aveyronnaise. Avant donc des études supérieures littéraires, dont une année en Erasmus à Reading, près de Londres. En totale immersion... Même s’il avoue ne pas avoir peaufiné la langue de Shakespeare qu’à la faculté ! Il a opté pour ce parcours afin de devenir instituteur. Il a fréquenté l’IUFM de Montpellier et passé le concours, avec brio, en 2001. Après quelques remplacements, son premier poste l’a mené à la maternelle de Cers, près de Béziers. L’année suivante, le hasard a voulu qu’il soit muté au centre de rééducation de Lamalou-les-Bains, comme instit à l’hôpital dans une classe de primaire. "Une sacrée expérience !, reconnaît encore aujourd’hui Guillaume Fritschy. J’ai trouvé un sens supplémentaire à l’enseignement. C’était un acte éducatif et pédagogique". Une plongée également dans le champ du social. Il ne savait pas que c’était la toute première d’une longue série... Voulant revenir en Aveyron "pour raisons personnelles", il a hérité d’un poste qui lui a été présenté comme "un peu particulier" au collège Marcel-Aymard à Millau (qu’il avait fréquenté en tant qu’élève !) : une UPI, une classe d’intégration collective, avec des jeunes souffrant de troubles psychologiques ou d’handicap intellectuel. Deux ans plus tard, l’instituteur millavois est devenu directeur-adjoint de l’IME (institut médico-éducatif) de La Roquette, à Lapanouse-de-Sévérac. Il n’a pas oublié : "J’ai mis mes premiers orteils dans le médico-social et dans l’encadrement, où il fallait faire sa légitimité, se souvient-il. Ce sont des métiers complexes, avec la connaissance des publics sur le plan humain et une charge mentale forte. Il faut certes prendre des décisions mais agir avec mesure". Après six années à ce poste et une formation à l’école des hautes études en santé publique de Rennes, "pour posséder un bagage plus complet pour être directeur, surtout en matière de gestion" (il a été diplômé en 2012), il a ainsi enchaîné direction du pôle enfance des PEP (pupilles de l’enseignement public) 12, puis direction générale de l’association. Il venait de monter une marche avec 10 établissements médico-sociaux, 300 salariés et un budget de 19 M€. Quatre ans plus tard, Guillaume Fritschy en a gravi une autre, toute aussi haute, prenant la direction de l’Uriopss Occitanie (lire l’encadré), un organisme privé non lucratif, fédérant 800 établissements situés dans les treize départements.

« Mon équipe est une formule 1 »


« Un organisme privé non lucratif ». Ce PNL, pour les intimes, ce sont bien plus que trois lettres et Guillaume Fritschy y tient. Le directeur de l’Union régionale interfédérale des organismes privés sanitaires sociaux d’Occitanie (présidée par Olivier Hammel) est intarissable sur le sujet : « L’enjeu est de produire de l’action sociale pour les personnes accueillies. à ce titre, l’Uriopss n’est pas un “machin poussiéreux” mais un modèle extrêment moderne ». Le Millavois rappelle d’ailleurs volontiers que « cette fédération porte auprès des pouvoirs publics et de l’opinion la voix collective des associations de solidarité, engagées auprès des personnes vulnérables et fragiles ». Il poursuit : « Son ancrage territorial, ainsi que son expertise dans l’ensemble des champs de l’action sanitaire et sociale (handicap, personnes âgées, santé, enfance, famille, jeunesse, lutte contre l’exclusion...), permettent à l’Uriopss de porter une analyse transversale des problématiques ». Entouré de... douze (ça ne s’invente pas !) salariés, basés à Montpellier et à Toulouse, Guillaume Fritschy se réjouit : « Mon équipe, c’est une Formule 1 ! Je suis très heureux de travailler avec cette équipe experte, sur le plan technique et engagée, pour une triple mission : représentation politique, animation de réseau, conseil et formation ».
 

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