Villefranche-de-Rouergue. Insolite en Bastide à l’automne de la pandémie

La période de la Toussaint est l’une de mes préférées en Aveyron (même si je les aime toutes). Je trouve que ces éclairages, cette nature qui roussit, ces sous-bois qui tamisent le soleil sont un véritable enchantement pour les yeux (encore fallait-il en profiter avant le confinement…).

Et puis, plus proches de nous, si l’on réside en Bastide, ces ruelles et venelles au coin desquelles il y a toujours quelque chose à voir, un élément insolite qui nous avait échappé jusque-là et qui s’offre à nous. Laisser vous aller dans ce dédale où l’on perd ses repères. Dans ces passages étroits où l’on ne distingue plus le clocher de la collégiale, boussole à nulle autre pareille, qui agit comme une girouette et vous ramène à la réalité. Perdez-vous ! Laissez vous aller… Ici, dans la rue de la Cannelle, (la bien nommée car son parfum m’envahit) une lettre d’amour sur fond rose a été placardée juste en dessous du marteau d’une antique porte verte (couleur de l’espoir). Une déclaration enflammée sans que l’on sache si le destinataire en a pris connaissance. Furent-ils heureux et eurent-ils beaucoup d’enfants ? Comme à la fin de contes de fées… Où bien là, rue du Sénéchal, un tout petit autel de la Vierge Marie, derrière des grilles, est fleuri minutieusement. Là encore, rue Rouziès-la-Bastide, une immense vigne vierge aux délicieuses teintes ocre s’accroche à une vieille bâtisse. Probablement la seule locataire des lieux si l’on en croit l’état d’abandon de cet hôtel particulier. Et puis là, sous les arcades Reynès, une pauvre poutre est étendue en travers comme si elle avait pour mission de soutenir tout un pan de maisons de la place Notre-Dame. C’est à vous ! Pour une heure…