Villecomtal. Jonathan Bayol entre photo et vidéo
Jonathan Bayol a 33 ans, "l’âge du Christ", dit-il avec un large sourire.
Il est né en région parisienne où travaillaient ses parents originaires de l’Aveyron. En 2009, il part en Nouvelle-Calédonie où il reste 1 an et où il a, pendant 1 mois et demi, partagé la vie d’une tribu. "À mon retour de Nouvelle-Calédonie, je ne me suis pas senti bien en région parisienne et j’ai décidé de la quitter dès 2011. Profitant d’une possibilité de colocation à Villecomtal, je suis venu m’y installer en décembre 2015".
Quatre ans après son arrivée en Aveyron et après moult projets et réalisations, ses compétences en photo-video lui ont ouvert les portes de l’Association Fiasco-Productions qui a plusieurs contrats avec Rodez Agglomération. "Ce travail me permet de rencontrer des gens et de mettre en valeur leur savoir-faire et le patrimoine du territoire".
Le 26 janvier 2020, il partait à Madagascar. Louis, un de ses grands amis, parti à Tananarive en 2018 dans le cadre de l’association humanitaire "Grandir dignement", faisait appel à lui pour l’animation d’ateliers vidéo avec des enfants condamnés à la prison. Le confinement imposé à partir du 23 mars ne lui a pas permis de réaliser ce projet.
Avec Louis, ils ont utilisé temps et compétences pour faire des photos présentant le quotidien des enfants en prison. Voyant l’excellent résultat de ces photos ils ont décidé d’en faire une exposition. Ils ont également réalisé quelques vidéos, notamment un mini-documentaire présentant les actions conduites par "Grandir autrement" avec une éducatrice assurant plus particulièrement aide financière et administrative, accompagnement psychosocial auprès d’enfants sortis de prison. On y retrouve des échos de la vie en prison à travers la parole des enfants et les entretiens conduits par l’éducatrice. "Leur vie en prison est difficile, rudimentaire, sommaire, même si les interventions de plusieurs associations permettent de la rendre plus digne À la prison de Tananarive, le quartier pour mineurs est prévu pour 80, mais parfois, 140 jeunes peuvent y être enfermés. Leur confort se limitait, à mon arrivée, à des matelas en très mauvais état posés à même le sol. Heureusement, grâce aux actions de ‘’Grandir dignement’’ en collaboration avec d’autres associations, ils peuvent maintenant dormir sur de vrais matelas, conçus pour résister à la vie carcérale."
À Madagascar de nombreux enfants sont contraints au vol pour survivre.
"Ce séjour m’a transformé, dit-il, m’a poussé à évoluer face à ma rencontre avec la misère et la résilience des Malgaches, souriants, heureux de vivre, ne se plaignant jamais. Après les avoir rencontrés, je considère que je n’ai pas le droit de me plaindre. Je garderai en moi une nouvelle flamme pour faire plein de choses dont l’exposition de photos, un témoignage, que je présenterai à La Fabrique du Rougier dès que les contraintes sanitaires le permettront. Faire des choses pour moi, mais aussi pour les autres, intégrant les changements qui interviennent dans ma manière de penser et d’agir. Le travail exceptionnel des membres de ‘’Grandir dignement’’ m’a aidé à grandir."
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