Maleville : Sophie Cépière, la fibre créatrice

  • Sophie Cépière conçoit "des collections en fibres 100% naturelles, douces, fiables et uniques", avec des mailles tissées et fabriquées à Maleville.
    Sophie Cépière conçoit "des collections en fibres 100% naturelles, douces, fiables et uniques", avec des mailles tissées et fabriquées à Maleville. Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Héritière d’un savoir-faire familial qui remonte à sept générations, formée par sa mère Maryse, elle donne naissance à des vêtements en maille haut de gamme, destinés exclusivement pour l’instant aux femmes. Après Vic-sur-Cère, où elle est née voilà un peu plus d’un demi-siècle, Ambeyrac et Cajarc, cette entreprise est installée, depuis 2012, dans la zone de Marcouly, à proximité de Villefranche.

Mai 68. Cette date est à marquer d’une pierre blanche, ou plutôt d’un... pavé, dans l’histoire de la France. Cela figure certes moins dans les manuels scolaires mais elle correspond également à la naissance, à Vic-sur-Cère dans le Cantal, de la marque Fibre naturelle, par Maryse Cépière, originaire de Capdenac et mariée à un Villefranchois. L’entreprise a ensuite déménagé à Ambeyrac en 1990, avant une liquidation en 2005. Après un long sommeil de trois ans, c’est Sophie, la fille de la fondatrice, décédée en 2001, et son époux Ghislain Pissavy qui ont fait sonner le réveil. D’abord à Cajarc, puis à Maleville, dans la zone de Marcouly, depuis 2012, dans un bâtiment de 1 000 m2, situé sur la Départementale 1 entre Villefranche-de-Rouergue et Rodez. Née en 1963, à Figeac, Sophie Cépière est ainsi l’héritière d’un savoir-faire familial, issu de sept générations de filateurs, tisserands, bonnetiers, tailleurs et créateurs aveyronnais. Son grand-père maternel possédait une filature au bord du Célé, où il créait des "pulls de travail" qu’il vendait aux forains. La petite-fille a baigné jeune dans cet univers et quand elle a voulu mettre la main à la pâte, sa mère lui a confié les bobines. Elle est alors passée par tous les postes et, aujourd’hui, cette maman de trois (grands) enfants est à la tête de ce "bijou de famille". "Je ne pouvais pas me résigner à faire autre chose", insiste-t-elle. Douceur de la maille, noblesse de la matière, élégance de la coupe..., Sophie Cépière crée des vêtements (pulls, pantalons, vestes, robes, manteaux, gilets...) indémodables pour les femmes. Ils sont vendus à la boutique à Maleville, sur le site internet, ou grâce à des revendeurs. à Lyon, à Caen, à Sarlat ou encore à Paris.

"Créer une ligne plus accessible"

Sophie Cépière croise les doigts pour que son entreprise "garde le cap" durant le confinement (la boutique est bien sûr fermée mais l’atelier continue de tourner). Ces interrogations ne l’empêchent toutefois pas d’avoir des idées et des projets. Son fournisseur de lin dans le nord de la France étant établissement du patrimoine vivant, elle va faire la démarche pour être reconnue EPV. Identifiée comme créatrice de vêtements haut de gamme ("Un choix !", assume-t-elle), elle envisage de "lancer une ligne plus accessible, qui permettrait ainsi de toucher une cible plus jeune". Cette nouveauté devrait concerner un pull et/ou un gilet réservé à la vente en ligne. Sophie Cépière aimerait aussi se tourner vers les hommes. "La demande est forte et je vais faire en sorte d’y répondre", confirme-t-elle. Enfin, elle a répondu favorablement à une sollicitation du jeune Villefranchois Paul Portal qui veut proposer de la maille, un pull en l’occurrence, dans sa collection de vêtements baptisée Rauba. La créatrice aveyronnaise n’a pas oublié le système D mis en œuvre lors du premier confinement : "On a sauvé notre peau en réalisant des masques. L’atelier a été transformé en petite usine et on avait embauché quinze personnes. Je vais donc relancer entreprises locales et mairies qui nous ont fait confiance".

Le site internet : www.sophiecepiere.fr.

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