Rodez. Les Aveyronnais fidèles à la Toussaint, sans crainte ni préjugé

Abonnés
  • Après la messe, certains sont allés fleurir les tombes de leurs proches.
    Après la messe, certains sont allés fleurir les tombes de leurs proches. R.B.
  • Après la messe, certains sont allés fleurir les tombes de leurs proches.
    Après la messe, certains sont allés fleurir les tombes de leurs proches. R.B.
  • Après la messe, certains sont allés fleurir les tombes de leurs proches.
    Après la messe, certains sont allés fleurir les tombes de leurs proches. R.B.
Publié le
Rachid Benarab

La communauté catholique aveyronnaise était présente dimanche 1er novembre pour prendre part, sans crainte, à l’un des temps forts annuel de sa religion.

Raté ! Si la vocation des attentats barbares perpétrés ces derniers jours sur le sol français était de faire entrer la peur au sein de la communauté catholique du pays, mais aussi d’éveiller chez les fidèles, un sentiment de méfiance à l’égard des musulmans, il semblerait que cela n’a pas vraiment fonctionné. Du moins, en Aveyron, où la communauté catholique est toujours bien présente et active. Pour s’en rendre compte, il suffisait, hier matin, de pousser les lourdes portes en chêne massif de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Rodez. Là, les 380 places disponibles en configuration "distanciation sanitaire spéciale Covid" étaient pratiquement toutes occupées. "Cela traduit l’état d’esprit qui prévaut au sein de la communauté catholique de l’Aveyron", indiquait à ce propos Mgr François Fonlupt à l’issue de la messe célébrée en l’honneur de tous les saints.

"Faire confiance à la vie"

"Les fidèles se sont déplacés comme ils ont l’habitude de le faire, a continué l’évêque de Rodez et de Vabres que l‘on devinait souriant derrière son masque. Malgré les événements tragiques perpétrés contre l’église et des membres de sa communauté, il faut continuer à avancer, à se parler et à se voir. Il faut faire confiance à la vie, a aussi conseillé l’évêque. Et en étant présents aujourd’hui, aussi nombreux, les fidèles aveyronnais prouvent qu’ils ne souhaitent pas vivre dans la crainte et le repli sur soi. Ils font confiance à la vie", a ajouté la figure de proue de l’Église catholique en Aveyron. Pas de peur donc. Et pas de défiance à l’égard des croyants de la communauté musulmane aveyronnaise.

"De la méconnaissance naît la méfiance"

"Une communauté religieuse avec laquelle nous entretenons depuis longtemps d’excellents rapports, comme d’ailleurs avec tous les représentants des autres confessions religieuses", précise-t-on à l’évêché. Rappelant que beaucoup trop de personnes font l’amalgame entre les islamistes extrémistes et les musulmans qui n’aspirent qu’à vivre leur foi en paix et dans le respect des autres religions. "Tout est question d’éducation, précise-t-on à l’évêché. C’est souvent de la méconnaissance que naît la méfiance. En Aveyron, les relations entre les différentes communautés religieuses sont très bonnes car un dialogue interreligieux a été mis en place de longue date", révèle le représentant de l’église. Il y a même un service dédié à ce dialogue avec un prêtre qui s’y consacre pleinement. C’est le père Raphaël Bui. "Il officiait sur Rodez jusqu’à peu, mais il est désormais à Capdenac-Gare, indique l’évêché. En plus d’organiser régulièrement des journées en commun, entre catholiques et musulmans, le père Bui propose régulièrement à de jeunes écoliers aveyronnais d’aller visiter la mosquée souvent lors de la grande prière du vendredi. C’est l’occasion pour ces jeunes d’échanger aussi avec des fidèles et le recteur de la mosquée. Il n’y a pas mieux pour effacer les a priori", conclut-on à l’évêché.

Une messe dédiée aux victimes de la Covid-19 et aux personnes décédées lors du premier confinement se déroulera aujourd’hui, à partir de 18 heures en la cathédrale Notre-Dame de Rodez. Pour mémoire, confinement oblige, c’est à partir du 3 novembre au matin que toutes les messes publiques seront annulées. Et ce, jusqu’à la fin du confinement.

Millau : catholiques, protestants et musulmans unis


Alors que le président de la République Emmanuel Macron évoquait l’union nationale dans la lutte contre la crise sanitaire mercredi soir, les représentants des cultes catholique et musulman ont réagi en faisant part de leur émotion et de la nécessaire solidarité après les deux attaques à l’arme blanche de jeudi à Nice, et celle par balle ce samedi à Lyon.
À Millau, les protestants se sont joints aux représentants de la communauté musulmane à la fête catholique de la Toussaint, ce dimanche, en l’église Saint-François.
Abyllin Eddaraz, membre de la communauté musulmane de Millau, a été le premier à prendre la parole dans une église pleine de fidèles, et devant le père Christophe Battut, a récité un verset du Coran pour partager un message de paix, de fraternité et d’amour. Forte en émotions, sa prise de parole a été chaleureusement applaudie par la foule masquée, tout comme le discours du représentant de la communauté protestante. 
L.B.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?