Subir des brimades à l'école peut conduire à des comportements violents à la maison : le cercle vicieux du harcèlement scolaire

  • Selon l'étude,  le fait d'avoir subi des brimades de manière répétée représente un facteur de risque supplémentaire de développer un comportement violent à la maison et/ou à l'école.
    Selon l'étude, le fait d'avoir subi des brimades de manière répétée représente un facteur de risque supplémentaire de développer un comportement violent à la maison et/ou à l'école. LSOphoto / IStock.com
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Relaxnews

(ETX Studio) - La journée internationale de lutte contre le harcèlement scolaire a lieu ce jeudi 5 novembre. Selon les dernières données statistiques de l'UNESCO, un tiers des enfants dans le monde (soit 246 millions de personnes) ont récemment été victimes de harcèlement dans les milieux scolaires. Un fléau qui n'épargne donc aucune région du globe et contre lequel les actions préventives sont encore à l'étude, comme le montre une nouvelle recherche réalisée par les universités de Cordoue (Espagne) et de Cambridge (Angleterre). 

Parue dans Science Direct, cette nouvelle étude s'est penchée sur les facteurs de risque d'un comportement violent chez les adolescents. "Il peut s'agir de comportements troublants à la maison, y compris de violence physique envers les parents et les frères et sœurs ou à l'école, ou encore d'une attitude déplacée en public", précise Raquel Espejo Siles, doctorante à l'université de Cordoue qui a mené cette recherche pendant son séjour à l'Institut de Criminologie de l'université de Cambridge. 

L'étude a intégré 871 étudiants âgés de 10 à 17 ans et scolarisés dans différents établissements en Andalousie (Espagne). Les participants ont été invités à rempli deux questionnaires à un an d'intervalle (juin 2017, puis juin 2018).

"Nous avons constaté que le recours à la violence à l'encontre d'autres personnes était lié à une tendance à prendre des décisions impulsives et à une motivation aveugle pour atteindre ses objectifs, sans tenir compte des inconvénients ou des conséquences négatives de ce type de comportement", souligne Raquel Espejo.

La recherche a également montré que le fait d'avoir subi des brimades de manière répétée représentait un facteur de risque supplémentaire de développer un comportement violent à la maison et/ou à l'école, en particulier chez les plus jeunes et chez les garçons. 

Quelles solutions pour identifier et prévenir ces violences ? 

Selon l'étude, certaines facultés sociales et émotionnelles telles que l'empathie, la maîtrise de soi, la motivation et la prise de décision sont des facteurs efficaces de prévention contre la violence chez les jeunes. À ce titre, les auteurs de l'étude insistent sur le rôle des parents et des enseignants dans l'apprentissage de ces compétences aux enfants et adolescents. 

"Les données mises en lumière dans cette étude, ainsi que dans d'autres recherches, indiquent que la violence est un cercle vicieux. Être l'agresseur ou la victime implique un risque élevé de développer le rôle opposé, ce qui renforce et augmente la violence à l'école et en dehors", souligne Raquel Espejo.

La chercheuse insiste également sur la nécessité d'inciter les adolescents à analyser les raisons qui les ont poussés à adopter un comportement violent, ainsi que d'affronter les conséquences liées à leurs actes. "Enseigner différentes stratégies pourrait les aider à comparer et à réaliser le prix individuel et social élevé à payer pour un comportement violent", avance-t-elle. 

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