Les hôpitaux de l’Aveyron vont atteindre leur capacité maximale

  • Le député Stéphane Mazars, le directeur de l’hôpital Jacques-Puel de Rodez, Vincent Prévoteau et Élise Carrez, médecin et présidente de la commission médicale de l’établissement.
    Le député Stéphane Mazars, le directeur de l’hôpital Jacques-Puel de Rodez, Vincent Prévoteau et Élise Carrez, médecin et présidente de la commission médicale de l’établissement. Centre Presse - Philippe Henry
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Philippe Henry

Alors que l’établissement Jacques-Puel de Rodez a augmenté significativement sa capacité d’accueil pour les patients atteints par le Covid, les soignants tirent la sonnette d’alarme. "Cette deuxième vague est beaucoup plus violente que la première et elle ne fait que commencer", prévient le directeur, Vincent Prévoteau.

À quelques jours d’intervalle, le discours du directeur de l’hôpital Jacques-Puel de Rodez, Vincent Prévoteau a radicalement changé. Fin septembre, celui-ci appelait chacun à "éviter un engorgement de l’hôpital". Aujourd’hui, la réalité est tout autre. "Très rapidement, nous avons dû ouvrir d’autres lits. Je crains pour le week-end qui arrive, et plus encore pour la semaine à venir", affirme Vincent Prévoteau.

Quarante personnes sont à ce jour hospitalisées à Rodez. "Au plus haut de la première vague de l’épidémie de Covid-19, au mois de mars dernier, nous comptions 35 patients. Cette deuxième vague, beaucoup plus violente que la première, ne fait que commencer", poursuit le directeur de l’établissement.

Et, sur l’ensemble des hôpitaux du département, "près de 130 patients sont actuellement pris en charge".

"Nous avons appris du premier épisode, nous nous sommes adaptés, complète Vincent Prévoteau. Les établissements de Millau, Saint-Affrique, Villefranche-de-Rouergue ou encore Decazeville accueillent eux aussi des patients touchés par le Covid-19."

Pour le site ruthénois, les soignants et la direction ont rapidement dû revoir l’organisation de la prise en charge des patients.

En quelques heures, une deuxième unité de 16 lits, pour étendre la capacité d’accueil du service des maladies infectieuses et tropicales à 32 lits, a été créée.

De plus, une unité de douze lits dédiée à la prise en charge des personnes âgées atteintes du Covid-19 a été mise en place. Huit lits de réanimations supplémentaires ont été dégagés.

Le service des urgences a également dû être réorganisé : une zone dédiée de huit lits a été libérée. L’objectif étant de maintenir l’activité et de continuer à accueillir les "patients dans les meilleures conditions possible", souligne le Dr Élise Carrez, présidente de la commission médicale de l’établissement.

Le personnel est épuisé, toujours sur la brèche. Nous devons aussi bien protéger notre système de santé que les soignants. Nous ne pouvons prendre en charge que des patients atteints du Covid-19.

Vincent Prévoteau, directeur de l’hôpital Jacques-Puel de Rodez.

Opérations déprogrammées

" Nous avons pris des dispositions pour pouvoir ouvrir d’autres lits en fonction de l’évolution de la pandémie. Mais le nombre de places n’est pas extensible à l’infinie. Nous allons arriver à une saturation et ce, très rapidement si la situation n’évolue pas. On a atteint le maximum de notre capacité", confie Vincent Prévoteau.

La situation est telle, que des opérations ont dû être déprogrammées. "Nous ne voulons pas arriver à cette situation où l’on demandera aux médecins de faire un choix entre les patients, explique Élise Carrez. Pour l’heure, il n’en est pas question ici. Mais pour tous les médecins, ce choix est impossible à faire. Malheureusement, au vu de la situation et telle qu’elle évolue, on peut craindre le pire."

Et puis, le personnel en première ligne depuis plusieurs mois "est épuisé, toujours sur la brèche. Nous devons aussi bien protéger notre système de santé que les soignants. Nous ne pouvons pas prendre en charge que des patients atteints par le Covid", déplore le directeur de l’hôpital Jacques-Puel. Les prochains jours seront décisifs, alors que les effets du confinement se font cruellement attendre.

"Une situation très tendue"

De retour de l’Assemblée nationale, le député Stéphane Mazars avait programmé, hier donc, une visite au sein de l’hôpital, pour "retrouver les réalités du terrain". "J’ai pu constater que la situation était très tendue, mais j’ai trouvé des soignants toujours prêts à assurer leur mission malgré la fatigue extrême", raconte Stéphane Mazars. Pour le député, la nécessité de ce nouveau confinement "est incontestable. La crise est là et elle est très forte. Si l’on veut continuer de soutenir les soignants, nous devons impérativement respecter les gestes barrières et les mesures de confinement". Stéphane Mazars dit également entendre "la crainte et la colère des commerçants. Mais les autres pays européens ont pris les mêmes mesures que nous. Ces mesures sont nécessaires pour endiguer l’épidémie", plaide le député.

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