Football : Rodez dans le dur

La Ligue 2 se met sur pause durant deux semaines, trêve internationale oblige. Une occasion pour les joueurs du Rodez Aveyron football de soigner les têtes pour repartir de l’avant, eux qui restent sur une piètre série d’un nul et quatre défaites lors des cinq derniers matches. Avec en point d’orgue une prestation d’une immense pauvreté, aussi bien en termes de technique, d’engagement et de jeu, soldée par une défaite face à un autre mal classé, Ajaccio (1-0), samedi soir.

Avec cette série, les Ruthénois dégringolent à la 18e place, celle de barragiste. Soit leur plus mauvais classement depuis leur montée en Ligue 2, en 2019. Ils plongent dans des profondeurs qu’ils n’avaient plus l’habitude de fréquenter depuis bien longtemps, eux qui ont accumulé les exploits ces dernières saisons, de la montée express du CFA à Ligue 2, en passant par le maintien dans cette division, la saison dernière.

Le revers face aux Corses a souligné les carences aperçues ces derniers mois, comme la difficulté à se créer des occasions, même en ayant la possession du ballon, ainsi qu’un déficit technique par rapport à la majorité des autres formations de Ligue 2. De quoi mettre en lumière certaines limites d’un groupe dont les cadres étaient déjà là du temps du National, voire du CFA.

Mais le principal problème de la dernière défaite, c’est que les Ruthénois n’ont pas su opposer les arguments qui leur ont permis de bien figurer depuis leur arrivée chez les professionnels, à commencer par une énergie débordante. "Quand nous ne sommes pas capables de mettre plus de volume, plus de justesse technique, nous obtenons un pauvre résultat. C’est logique", a déploré Laurent Peyrelade, l’entraîneur, après le coup de sifflet final.

"Inconstance totale"

Contre Ajaccio, son équipe a en effet semblé longtemps inhibée, incapable d’accélérer le rythme, alors qu’elle a évolué durant la dernière demi-heure de la rencontre en supériorité numérique. Il y a certes eu un léger mieux dans les dernières minutes, après le but de Riad Nouri (81e), mais il était déjà trop tard pour sauver les apparences.

Ce déficit d’intensité, déjà observé à quelques reprises cette saison, contraste avec la prestation fournie contre Auxerre (2-2), une semaine plus tôt, durant laquelle Rémy Boissier et ses équipiers avaient semblé retrouver leur allant. "Nous sommes d’une inconstance totale et c’est cela qui m’énerve le plus. Il faut un peu plus de caractère pour pouvoir exister dans le monde professionnel", a pesté le technicien.

Vacances annulées

Pour inverser la tendance actuelle, Laurent Peyrelade mise sur le travail. Et ce n’est pas là qu’une simple pirouette devant les médias. La prestation face à Ajaccio a poussé l’entraîneur à convoquer ses joueurs dès hier pour une séance, alors qu’ils devaient initialement reprendre jeudi. "Au lieu de se reposer, nous allons travailler. Nous avons du boulot, a-t-il prévenu. Si nous nous entraînons moins que les autres, nous n’aurons aucune chance. Il faut que nous soyons dans une exigence de volume et d’esprit proche de la compétition. Nous devons nous rendre compte de la chance extraordinaire d’être en Ligue 2."

Alors que le Raf n’a pas de match amical programmé, le labeur devrait être le maître mot de la trêve internationale au domaine de Vabre. "Nous devons travailler, reprendre confiance, être plus sûr de nous, faire de notre mieux, a asséné le technicien. Est-ce que cela sera suffisant ? On ne sait pas. Mais il faut faire mieux, à chaque poste." Et les Ruthénois seraient bien inspirés de se remettre la tête à l’endroit durant la trêve, puisqu’ils auront ensuite sept rencontres de championnat à disputer en un mois, jusqu’à la coupure pour les fêtes de fin d’année.