Aveyron : les routiers reviennent à table, les ouvriers du BTP dans l’attente

  • Le restaurant le Crystal (Onet-le-Château) a rouvert pour les routiers.
    Le restaurant le Crystal (Onet-le-Château) a rouvert pour les routiers. J-A. Torres
Publié le
Margot Pougenq

Quatre centres et relais aveyronnais peuvent rouvrir leurs salles aux routiers professionnels depuis hier soir. C’est une avancée, mais ce ne sont pas les seuls professionnels à en avoir besoin.

Depuis lundi 9 novembre, 18 heures, les chauffeurs routiers passant par l’Aveyron peuvent de nouveau profiter d’un repas chaud dans un des quatre établissements sélectionnés par le gouvernement. Mais tous les autres professionnels "voyageurs" et les ouvriers du BTP doivent, quant à eux, continuer de prendre leurs repas à emporter, en attendant des mesures en leur faveur. En effet, depuis le 7 septembre, 250 centres et relais routiers français ont appris qu’ils pouvaient reprendre du service… mais uniquement pour les routiers titulaires d’une carte professionnelle et entre 18 heures et 10 heures le matin. En Aveyron, quatre établissements peuvent accueillir les routiers depuis hier soir : la Croix de Revel, à Anglars-Saint-Félix, le relais Millau-Larzac, à l’Hospitalet-du-Larzac, le Crystal, à Onet-le-Château et le centre routier de Bonsecours, à Campagnac.

Service aléatoire

Aux portes de Sébazac, le restaurant le Crystal fait partie des heureux choisis. Les propriétaires ont décidé d’adapter la formule plateau-repas qu’ils proposaient déjà, tout en garantissant aux routiers de la chaleur, de la sécurité et un accès aux sanitaires. "On va aussi pouvoir leur cuisiner des pièces de viande qu’on ne peut pas faire le midi car impossibles à manger avec des couverts en plastique", soulignent les Saint-Paul.

Cependant, le flou persiste quant au nombre "très aléatoire" de couverts. "Beaucoup de camions stationnent aux environs le soir, mais combien voudront venir manger chez nous ?", s’interrogent-ils.

Et les ouvriers ?

Les restaurateurs, comme le président de l’association des maires, Jean-Marc Calvet, s’enthousiasment de cette "bonne nouvelle". Mais si cette mesure est une avancée, elle ne concerne ni les repas du midi, ni les métiers du BTP, qui avaient l’habitude de fréquenter les restaurants.

"Nous plaignons les ouvriers", confient les gérants du Crystal, qui ne peuvent les servir qu’avec des plateaux à emporter. Dimanche 8 novembre, l’Association des maires (ADM 12) a demandé à la préfecture d’autoriser les restaurants à ouvrir pour les ouvriers du BTP et les professionnels "voyageurs". "On leur demande de continuer de travailler, sans leur garantir leur confort de manger normalement", déplore Jean-Marc Calvet. La préfecture n’a, pour l’instant, pas répondu à cette requête.

En contact avec l’Umih, l’Association des maires a déjà commencé à réfléchir à des solutions. "Ce serait relativement simple à mettre en place. Les restaurants ont déjà eu à appliquer des protocoles sanitaires. Et le service pourrait se faire à l’assiette, sur réservation", propose le président.

La météo et les températures sont encore clémentes ces jours-ci. Mais les élus et les restaurateurs craignent que les travailleurs contraints à manger dehors ne subissent, qui plus est plus, le froid et le mauvais temps.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?