Aveyron : les chasseurs appelés pour "une mission de service public"

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  • Un objectif de 500 000 sangliers à prélever en France a été fixé par la secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Abba.
    Un objectif de 500 000 sangliers à prélever en France a été fixé par la secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Abba. repro cpa
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Philippe Henry

Ce mercredi 11 novembre, les chasseurs peuvent de nouveau courir les bois et la campagne à la recherche de gibiers, sangliers et cervidés uniquement. Ils seront autorisés à chasser le lundi mercredi et samedi pour "réguler" ces animaux.

Comme un peu partout en France, les services de l’état ont autorisé les chasseurs à reprendre leurs fusils.

Mais cette autorisation exceptionnelle reste cependant très encadrée. Par exemple, en Aveyron, la chasse n’est permise que le lundi, mercredi et samedi.

En effet, la préfète de l’Aveyron Valérie Michel-Moreaux précise que seule "la chasse aux sangliers ou aux cervidés" est pour l’heure autorisée. Il s’agit d’une mission "de régulation pour permettre de réduire l’impact aux cultures, aux prairies, aux forêts et aux biens", selon la représentante de l’état.

Pour Jean-Pierre Authier, le président départemental de la fédération de chasse, il est avant tout question "d’une mission de service public". "Nous agissons sur demande de l’état", explique-t-il pour couper court à toute polémique concernant cette autorisation exceptionnelle. "Nous ne sommes pas des privilégiés", martèle le président de la fédération départementale de chasse.

L’enjeu est donc aujourd’hui "de réguler les populations de cervidés et de sangliers".

Selon les chasseurs, la pression de ces animaux sur les cultures "est forte, c’est le moment pour les réguler".

Si des voix, en particulier celle d’écologistes, se sont élevées pour protester contre cette autorisation, Jean-Pierre Authier rappelle qu’il "ne s’agit en aucun cas de loisirs. Nous agissons dans un cadre légal".

Les quelque 540 sociétés de chasse que compte le département vont ainsi devoir organiser des battues et fournir aux chasseurs les attestations nécessaires, doublées "d’un SMS de la même société pour encadrer au maximum la chasse durant cette période". Aussi, le nombre de participants à la battue de ne sera pas limité, "pour être plus efficace", souligne Jean-Pierre Authier.

Plus de 232 000 € de dégâts l’an passé

Pour éviter l’explosion des coûts liés aux dégâts, aux cultures et aux prairies, qui pourraient s’aggraver fortement au printemps prochain, la secrétaire d’État chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, a demandé aux préfets de département de veiller à ce qu’environ 500 000 sangliers soient prélevés sur l’ensemble du territoire national d’ici la fin de l’année.

En Aveyron, rappelle le président de la fédération de chasse, "ce sont près de 13 000 sangliers qui sont tués chaque année, plus de 9 000 chevreuils. On peut imaginer que si l’on ne régule pas ces populations d’animaux, on court à la catastrophe".

En effet, les agriculteurs eux aussi, se sont félicités de ces mesures : "Pour les agriculteurs, la chasse n’est pas qu’un loisir. Ces dégâts génèrent des coûts importants qui impactent l’activité économique agricole. En Aveyron, la population de sangliers a explosé de + 200 % en moins de 10 ans."

Des dégâts qui coûtent cher aux fédérations de chasse puisque l’an passé, un peu plus de 232 000 € ont été versés aux agriculteurs qui avaient subi le passage des sangliers sur leurs cultures. 576 dossiers d’indemnisations avaient été constitués.

En chiffres

540 sociétés de chasse sont réparties sur tout le département de l’Aveyron.
11 000. La Fédération départementale de chasse compte 11 000 adhérents. En France, on enregistre 1 141 000 adhérents.
232 339  euros ont été versés aux agriculteurs pour compenser les dégâts causés par le sanglier, en 2019. 576 dossiers d’indemnisations ont été traités.
14 000 sangliers ont été prélevés l’an passé en Aveyron. Contre 5 000 à 6 000 il y a quelques années de ça. Selon les services de la chambre d’agriculture, le nombre de sangliers a explosé ses dernières années, de l’ordre de 200 % en moins de 10 ans. Et près de 9 000 chevreuils ont été tués.
 

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