Rodez : manquerait-il des noms sur le monument aux morts ?

  • Jean Auréjac est un ancien combattant de la guerre d’Algérie.
    Jean Auréjac est un ancien combattant de la guerre d’Algérie. repro cpa
  •  Le mémorial des morts en Algérie, Maroc et Tunisie se trouve dans le square du 19 mars 1962.  Le mémorial des morts en Algérie, Maroc et Tunisie se trouve dans le square du 19 mars 1962.
    Le mémorial des morts en Algérie, Maroc et Tunisie se trouve dans le square du 19 mars 1962. repro cpa
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Margot Pougenq

Mercredi 11 novembre, jour de commémoration de la fin de la Première guerre mondiale, les Ruthénois morts pour la France ont été honorés à l’orée du jardin du foirail. Cependant, Jean Auréjac, ancien combattant et ancien membre du conseil des aînés de Rodez, déplore que les noms de ceux tombés en Afrique du Nord ne figurent pas encore sur le monument aux morts de la cité comme le mentionne la loi.

Le socle en acier corten de la Victoire de Denys Puech a été richement fleuri, hier. Mais sur les plaques de verre recensant les Ruthénois morts au combat, ne sont pas mentionnés ceux disparus en Afrique du Nord. Les noms de ces dix Grand-Ruthénois sont gravés sur la pierre du mémorial des morts en Algérie, Maroc et Tunisie, édifié square du 19 mars 1962 et situé avenue Louis-Lacombe, en dessous du tribunal. " C’est un mémorial et non pas un monument aux morts ", déplore Jean Auréjac, mobilisé 28 mois en Algérie (entre 1955 et 1957) alors qu’il avait 23 ans.

Cet ancien combattant lutte depuis plusieurs années pour faire ajouter les noms de ses anciens compagnons d’armes au monument commémoratif de la ville. "J’ai envoyé des courriers pour tenter de convaincre la municipalité mais les réponses que j’ai eues expliquent qu’un monument existe déjà et qu’il est compliqué de compléter la liste de celui du foirail", confie-t-il.

"On va être oubliés"

Pour le Ruthénois, la différence entre un mémorial et un monument aux morts, c’est la reconnaissance et la mémoire. "Les officiels déposent des gerbes sous le monument aux morts, tandis qu’eux (les combattants d’Algérie, Maroc et Tunisie, NDLR) là-bas, sont oubliés", souligne Jean Aurejac. Même s’il reconnaît que l’absence des dix noms n’est pas de l’ordre de l’insupportable, l’ancien combattant aimerait que l’on se souvienne d’eux. "Quand on était là-bas, on nous a bourré le crâne en nous disant qu’on y était pour la France, et quand on est rentrés, on a été déçus. On va être oubliés."

Écrit dans la loi

À Rodez, les disparus de la Seconde guerre mondiale ont rejoint ceux de la Première au début de l’année 2018, suite à la demande de cet ancien membre du conseil des aînés de la ville. Et dans la plupart des villes et des villages, en Aveyron, comme en France, les combattants morts en Afrique du Nord sont inscrits sur les monuments aux morts.

N’arrivant pas à convaincre les élus, Jean Auréjac s’est alors penché sur la loi. En cherchant sur internet, il a découvert qu’un texte de loi (loi n° 2012-273 du 28 février 2012) rendait obligatoire "l’inscription du défunt sur le monument aux morts de sa commune de naissance ou de dernière domiciliation ou sur une stèle placée dans l’environnement immédiat de ce monument ", "lorsque la mention "Mort pour la France" a été portée sur son acte de décès." Le Ruthénois garde espoir de voir sa requête acceptée. Et même si "les élus reconnaissent ce défaut", précise-t-il, Maurice Lauriac, Raymond Lauruol, Pierre Blanc, René Bayol, Gabriel Cayzac, Henri Serieys, Gérard Boucays, André Lacombe, Gabriel Froment et Pierre Regourd ne sont toujours pas réunis avec la Victoire.

Une cérémonie dans l’ombre du reconfinement

Contrairement à la commémoration du 8 mai, qui, lors du premier confinement, n’avait pas eu droit à sa cérémonie, le 11 novembre a eu la sienne, mercredi. Mais ce 102e anniversaire de l’armistice de la Première guerre mondiale s’est déroulé dans l’ombre du reconfinement. Crise sanitaire oblige, la commémoration s’est faite en petit comité : la préfète, des élus ou leurs représentants, deux porte-drapeaux et une poignée de militaires. Des barrières et des forces de l’ordre ont entouré la scène, empêchant les passants de s’approcher du monument. Mais une trentaine de personnes se sont réparties aux abords de l’avenue Victor Hugo pour entendre les noms des Ruthénois morts pendant la Grande guerre.


 

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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 3 années Le 12/11/2020 à 10:01

Ils ont accepté le sacrifice suprême pour la France ils ont le droit de rejoindre leurs glorieux ainés !