Bozouls : la ferme de Montégut propose le gîte et… l’autruche !

Abonnés
  • Franck en pince pour les autruches mais n’oublie pas de bichonner ses veaux pour passer en bio au printemps prochain.
    Franck en pince pour les autruches mais n’oublie pas de bichonner ses veaux pour passer en bio au printemps prochain. O.C.
Publié le
Olivier Courtil

Daniel Franck fête ses quarante ans d’exploitation à la ferme familiale à Bozouls en passant son veau en bio.

C’est le facteur de Sébrazac qui amène les nouvelles à la ferme de Montégut mais celle-ci se situe administrativement sur la commune de Bozouls. Anecdotique certes, cela témoigne du lieu à l’écart du chaos du monde. Un coin de paradis comme disent certains où est né et travaille Daniel Franck qui a repris l’exploitation de ses parents en 1980 pour s’occuper des bovins. Il s’est diversifié avec les canards mais la logique d’expansion ne lui a pas convenu. Daniel fait le choix de rester à taille humaine. L’humain justement c’est qui lui plaît en écumant les marchés hebdomadaires, de pays, en recevant chez lui avec la vente directe et en participant à de nombreux événements dont le réseau Bienvenue à la ferme, toujours conviviaux. Conviviaux les veaux, mais pour remplacer les palmipèdes, Franck s’est tourné sur les autruches dont l’élevage fut autorisé en 1993. Quatre ans plus tard, le voici donc à la tête d’un élevage d’autruches commercialisées en l‘an 2000. Et comme la crise de la vache folle est passée par là, « cela nous a bien aidés », glisse-t-il. L’atelier de découpe a vu le jour en 2003 pour pouvoir maîtriser la chaîne de fabrication. Éleveur et transformateur, Daniel connaît son métier par cœur pour proposer steak, pavé rôti en veau et en autruche, « une viande rouge qui ressemble à la vache », précise-t-il, des conserves comme les rillettes et pâté de foie d’autruches disposant de l’estampille Fabriqué en Aveyron.

Marchés, gîte et grange pour la convivialité

Mais revenons, non pas à moutons ni aux autruches, mais à la convivialité. Son autre cœur de métier. Il a aménagé l’an dernier un gîte avec son épouse Sophie, ce qui permet de se diversifier en obtenant une autre source de revenus, et surtout de créer du lien. Il a d’ailleurs participé à l’opération de solidarité organisée après le premier confinement en recevant gratuitement du personnel soignant de l’Hérault. Une grange permet aussi d’organiser séminaires, mariages, tout type d’événementiel dans son havre de paix.
C’est notamment l’occasion d’organiser les repas à la ferme les mardis soir en été, comme le faisait Mallarmé. Et ce qu’apprécie Daniel, ce sont les repas nocturnes sur les marchés de pays, toujours en été. L’ambiance, l’échange, revient comme un leitmotiv : la convivialité. En revanche, il a remis au placard les yourtes qu’il avait érigées en 2014. Les visiteurs sont tout autant dépaysés par les mets à base de veaux et d’autruches. Et cela ne l’empêche pas, bien au contraire, de continuer à faire évoluer sa ferme. Par les habitats mais aussi sur le vivant en réalisant la conversion en bio de ses veaux qui sera opérationnel au printemps 2021. « Depuis six ans, l’orge germée est cultivée sur place pour les veaux », dit-il, pour signifier que son agriculture raisonnée est déjà proche du bio. Être dans l’ère du temps, prendre part au circuit court et au bien manger, la ferme de Montégut en est un emblème où Sophie et Daniel portent le tablier de la biodiversité.

Le cochon s’invite à la ferme pour des recettes gourmandes

En cette dramatique année de confinement, la ferme a perdu un tiers de son chiffre d’affaires, sans parler des autres lendemains. La convivialité s’avère une nécessité pour combattre la morosité.
Et pour combattre justement ces lendemains qui déchantent, Daniel évolue toujours vers la qualité des mets dans l’assiette comme dans les conserves. Il vient ainsi d’acheter des cochons pour les élever et pouvoir compléter les recettes comme les terrines d’autruche ou les choux farcis. Car la ferme de Montégut fait aussi traiteur, histoire toujours de joindre l’utile à l’agréable ! Rien de mieux que le partage d’un (bon) repas pour oublier les soucis et de ne pas faire l’autruche.

Drôle d’oiseau

L’autruche est un oiseau, originaire d’Afrique, issu de la famille des Struthionadae. Sa taille oscille entre 2 m et 2,80 m avec un poids entre 90 kg et 150 kg. Il s’agit du plus grand oiseau ici-bas mais incapable de voler… En revanche, il est le plus rapide des oiseaux terrestres pouvant réaliser des pointes de vitesse à 90 km/h, plus vite qu’une lionne !
Dans sa ferme, Franck les nourrit avec de la luzerne, pulpe de betterave et céréales. « La ponte n’est pas régulière et l’autruche est productive pendant une quinzaine d’années », précise-t-il.
Viande, cuir, plume pour costumes et accessoires, l’élevage d’autruche s’est généralisé en ce nouveau millénaire, jugé rentable par cette diversité. En Aveyron, outre la ferme de Montégut, il est possible de voir et manger de la viande d’autruche, mais aussi de repartir avec des œufs décorés, à la ferme de Sénergues de la famille Vigouroux ainsi qu’à la ferme de La Légrie à Najac.


 

Contact au 06 26 42 43 90.


 
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?