Rodez. Corinne Lorenzo, une vie au microscope

  • Installée à Toulouse (ingénieur au CNRS et responsable des activités R&D en imagerie à l’institut des technologies avancées en sciences du vivant), projetant de partir à l’étranger, Corinne Lorenzo garde "un lien fort" avec l’Aveyron. Installée à Toulouse (ingénieur au CNRS et responsable des activités R&D en imagerie à l’institut des technologies avancées en sciences du vivant), projetant de partir à l’étranger, Corinne Lorenzo garde "un lien fort" avec l’Aveyron.
    Installée à Toulouse (ingénieur au CNRS et responsable des activités R&D en imagerie à l’institut des technologies avancées en sciences du vivant), projetant de partir à l’étranger, Corinne Lorenzo garde "un lien fort" avec l’Aveyron. repro cpa
Publié le
Rui Dos Santos

Docteur en biologie, chercheur au CNRS (centre national de la recherche scientifique) à Toulouse, responsable des activités R&D en imagerie à l’Itav (institut des technologies avancées en sciences du vivant), cette Ruthénoise de 47 ans est une spécialiste reconnue de la photonique (branche de la physique) appliquée à la biologie.

Ce n’est pas ce qui saute aux yeux à la lecture de son curriculum vitae. Et pourtant, l’intéressée est vraiment catégorique sur le sujet et elle s’en amuse : "Mon parcours est sinueux !". Grâce, peut-être, à la souplesse acquise lors de son passage au Gym’club ruthénois, elle a fait le grand écart en matière d’expériences professionnelles. Elle aurait pu être professeur d’éducation physique, elle aurait pu enseigner l’espagnol... mais, finalement, elle ne croisera aucun élève. Son amour pour la biologie a été "plus fort que tout" et son "parcours sinueux" l’a ainsi menée jusqu’au CNRS (centre national de la recherche scientifique), en tant qu’ingénieur, à Toulouse et, plus précisément, à la responsabilité des activités R&D en imagerie de l’Itav, avec une équipe multidisciplinaire.

Cet institut des technologies avancées en sciences du vivant est porté par le CNRS. Corinne Lorenzo est née en 1973 à Rodez, à la clinique Saint-Louis, de parents émigrés espagnols, originaires d’Andalousie et de Galice, qui se sont rencontrés dans le chef-lieu aveyronnais. C’est d’ailleurs là qu’elle a grandi. Après le primaire à Flaugergues, où elle a redoublé le CP (!) - "La maîtresse avait dit que j’étais associable et trop confiante", se souvient-elle, sans la moindre rancune - , puis à Cambon, elle a fréquenté le collège Fabre et le lycée Foch, où elle a décroché un bac D. Tout en suivant, à distance, un bac espagnol dans un établissement parisien. C’est peut-être ça qu’elle appelle "un parcours sinueux". Après avoir tenté le concours de l’UFR Staps, dans la foulée de son apprentissage de gymnaste à Rodez ("Je suis contente de ne pas l’avoir eu !"), elle a rejoint "par dépit" la fac d’espagnol au Mirail à Toulouse... Elle a "arrêté les frais" dès février. "ça ne me plaisait pas du tout", reconnaît-elle. La biologie a eu gain de cause. Plus précisément, d’ailleurs, la biologie cellulaire et moléculaire. En passant aussi par la radiobiologie, à l’institut Curie à Paris, puis une thèse de trois ans sur le développement des technologies pharmaceutiques avec une expérience au sein d’une start-up. Elle a découvert ensuite la microscopie. "Je suis alors passée du côté obscur de la force", sourit-elle. Caméras, lasers..., elle a goûté à l’avènement du numérique dans sa discipline : "Je suis arrivée, en effet, au début de l’explosion", souligne-t-elle. Microscopie à fluorescence et aujourd’hui microscopie à feuille de lumière, Corinne Lorenzo est la pionnière en France de cette technologie, après s’être formée à Heidelberg (Allemagne). Elle s’intéresse aussi de très près à la recherche et développement de la photonique (branche de la physique concernant l’étude et la fabrication de composants permettant la génération, la transmission, le traitement ou la conversion de signaux optiques) appliquée à la biologie. Pour cette partie de son travail, elle a suivi une formation en optique à Orsay à Paris. "Les génies sont brillants et visionnaires. Je suis seulement visionnaire, capable d’anticiper la technologie", résume-t-elle.

"Un lien très fort avec l’Aveyron"

Si elle a beaucoup voyagé grâce à son métier, avec de nombreuses conférences, notamment à Bogota en Colombie, des interventions dans des formations ou des cours universitaires, si elle écrit, en lien avec sa discipline, en particulier pour des publications scientifiques ("Et même un chapitre dans un livre très sérieux en 2014 !", précise-t-elle, sans rouler des mécaniques), si elle envisage de s’installer "un jour ou l’autre" avec son compagnon Julien, qui a ses racines dans le Nord-Aveyron, à l’étranger (le Costa Rica semble tenir la corde), Corinne Lorenzo n’a toutefois pas coupé le cordon avec son département d’origine. "Je garde un lien très fort avec l’Aveyron, confirme cette maman d’une adolescente de 14 ans. Je reviens le plus souvent possible pour voir ma mère et mon frère". C’est aussi dans son réfrigérateur que se traduit cette union qu’elle cultive avec sa terre natale. "On peut y trouver de la fouace, de la charcuterie, du fromage et de l’aligot", conclut-elle.

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