Couteau de Sauveterre : la renaissance d’un fleuron de l’artisanat local
Rachetée en 2018 par la société Laguiole en Aubrac de Christian Valat, la coutellerie de Sauveterre de Rouergue ravive la flamme entre la bastide et son couteau.
La crise actuelle nous en offre un nouvel exemple : la réalité dépasse souvent la fiction. Dans le cas du Couteau de Sauveterre, elle l’a rejoint. Il faut remonter à la fin du XIIIe siècle pour retrouver les premières traces de ce fleuron de l’artisanat aveyronnais, qui connaîtra son apogée deux cents ans plus tard. Sauveterre avec ses 30 forgerons recensés, était alors considérée comme capitale de la coutellerie rouergate et un centre important de la coutellerie méridionale. Il faudra pourtant attendre 1997 (!) pour voir renaître cette industrie. Une renaissance "insolite" liée au tournage d’un téléfilm "La clé des champs" dans un des plus beaux villages de France. Le scénario écrit par Brigitte Peskine raconte l’histoire d’une executive woman qui décide de revenir à Sauveterre pour reprendre la coutellerie paternelle. Pour les besoins du tournage, un véritable atelier est entièrement reconstitué, avec des machines en état de marche. L’aubaine est trop belle pour le maire du village qui voit en Guy Vialis, alors meilleur sommelier de France, le candidat idéal pour reprendre l’atelier et pérenniser ainsi une activité coutelière chère à la bastide. Le début d’une success story qui se prolonge encore aujourd’hui. Rachetée en 2018 par l’Aveyronnais Christian Valat, créateur de la marque Laguiole en Aubrac à Espalion, la société Couteau de Sauveterre bénéficie désormais de cette nouvelle force commerciale et de son outil industriel pour la fabrication des pièces métalliques.
Modèle intemporel
Une puissance de frappe internationale qui permet aujourd’hui à ce couteau atypique au style intemporel, rehaussé d’une feuille de sauge qui figure sur le blason du village, d’être présent dans 45 pays dans le monde ; la société implantée à Espalion réalisant 75 % de son chiffre d’affaires à l’export.
Tout à la fois sobre, élégant, "le couteau de Sauveterre plaît d’ailleurs énormément" se félicitent les Sauveterrats, qui abritent toujours le petit atelier et ses deux couteliers, pour quelque 5 000 unités à l’année.
Des couteaux de Sauveterre, mais aussi : l’Aurillac, l’Alpin, le Camembert, le Bordeaux… Autant de modèles de poche et de table, en série ou sur-mesure, en bois précieux, en corne, en os, en ivoire de mammouth ou en galuchat… En clair, "la Coutellerie de Sauveterre ne s’interdit rien", prolongeant ainsi la longue et belle histoire de la bastide royale avec la coutellerie.
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