Les faubourgs d’Espalion au XVe siècle
Après la présentation du centre-ville dans notre édition de jeudi, celle du faubourg aujourd’hui.
Le cadastre de 1403 permet également de dresser un état des habitations édifiées fors de l’enceinte fortifiée au début du XVe siècle. Sur la rive gauche, on trouvait essentiellement le quartier du ruisseau (le Merdanson) où s’éparpillaient de petites exploitations rurales et où menait un petit chemin, l’actuelle rue de Croix, qui franchissait le cours d’eau sur le pont Saint-Sauveur.
Le faubourg proprement dit se trouvait de l’autre côté du Lot, rive droite. Appelé également quartier du Barri, il a été déserté lorsque le village primitif d’Espalion s’est transféré par sécurité dans les solides murailles de la rive gauche. Dépourvues de toute protection, les maisons ont été des proies faciles des Anglais et des routiers. Bon nombre d’entre elles, pillées et brûlées, ont dû disparaître pendant la guerre de Cent Ans.
Au XVe siècle, de la sortie du pont, rive droite, partent trois chemins : le premier à droite vers le quartier de la Grave, le second à gauche vers celui du Moulin et le dernier, la route principale dans la continuité du pont vers celui de la Cavalerie ou de la Jouanesque, rappel de l’Ordre du Temple et de celui de Saint-Jean de Jérusalem qui lui a succédé. Le quartier de la Grave ne comprenait que trois maisons et une auberge entourées de jardins appelés "Plantoliers". Il comprenait également un foirail où se tenaient les principales foires de la ville.
Le quartier de la Cavalerie n’avait pas de constructions. Celles-ci commencèrent à s’installer avec l’édification du couvent des Ursulines en 1633.
Le quartier artisanal hors des remparts
Enfin le plus important, le quartier du Moulin était celui des tanneries, principale industrie d’Espalion. Sur le chemin qui va au moulin, on trouvait deux maisons et on dénombrait six tanneries ou calquières. Cinq autres tanneries se trouvaient à l’avant du moulin et une dernière sur le chemin de la Bouysse (rue Portal). Les tanneries étaient équipées de larges pierres plates appelées "gandouliers" et destinées au lavage des peaux avant le tannage.
Les différentes hauteurs des pierres (encore visibles aujourd’hui) permettaient de travailler quel que soit le niveau du Lot.
Devant le moulin, une cour permettait à ceux qui venaient faire moudre leur blé d’attendre leur tour et un peu plus loin se trouvait le "Cam de la Granada" (l’aire de battage) qui a laissé son nom à la rue Grenade. La rivière était barrée sur toute sa largeur par une chaussée destinée à créer un plan d’eau pour alimenter le moulin. Le faubourg qui ne comptait donc qu’une vingtaine de maisons en 1403 s’étendit progressivement, si bien qu’au XVIe siècle les périls des guerres de religion amenèrent la ville en en protéger une partie par une muraille.
Ce sera le faubourg clos fermé par trois portes : la porte Saint-Antoine vers le moulin, la porte Saint-Antoine vers le moulin, la porte Sainte-Catherine vers la Grave et la porte Saint-Jean à la Cavalerie. Le principal édifice de ce faubourg était l’hospice des pauvres installé là en 1510.
En 1633, l’installation des Ursulines marqua le début de l’expansion du faubourg avec l’installation d’hôtelleries.
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