Rodez : à la Maison du livre, "on fait un travail de plateforme"

  • Les commandes pleuvent…
    Les commandes pleuvent… repro cpa
Publié le
Philippe Routhe

Le "click and collect" demande beaucoup de mobilisation mais ne compense pas la situation.

Si par un heureux hasard vous parveniez à vous glisser dans les rayons de la Maison du livre, vous auriez un peu de mal à échanger avec votre libraire sur son coup de cœur du moment. Depuis la fermeture de la boutique au public, la mise en place du "click and collect", ils passent leur journée à galoper des rayons au stock pour satisfaire les commandes qui pleuvent tandis qu’un filet incessant de lecteurs circule devant la caisse pour repartir avec sa commande. "On fait un boulot de plateforme, glisse Emmanuelle, la directrice de la maison. Sauf que notre cœur de métier, c’est le conseil… "

Les libraires en glissent bien quelques-uns par téléphone, ou partagent leur coup de cœur sur le site de la Maison du livre, mais ces jours-ci, ils n’ont pas franchement le temps !

"C’est une explosion de commandes"

"Sur mille commandes par internet, j’ai fait un pointage récemment 467 sont de nouveaux clients internet. C’est une explosion de demandes. Qui viennent parfois de très loin. Il y a même des commandes qui partent pour Paris " relate Emmanuelle.

Mais cette explosion de demandes, si elle exige un surcroît important de travail, ne compense pas le manque à gagner d’une journée ordinaire. "On a peut-être fait une fois 50 % des ventes, peut-être, analyse Emmanuelle. Mais là, nous allons arriver à une période où les samedis et mercredis sont de très grosses journées, et l’on sera loin de notre chiffre d’affaires habituel".

Le patron de la Maison du livre, Benoît Bougerol, partage évidemment cette inquiétude.

Le "click and collect" coûte trop d’argent

Pas plus tard que vendredi soir, il envoyait un courriel sur lequel il annonce que la librairie des Volcans, la plus importante d’Auvergne, qui compte une quarantaine de salariés, "arrête le clic et collecte et ferme jusqu’à la réouverture des commerces. Comme pour nous, comme pour toutes les librairies, le fonctionnement actuel coûte trop d’argent. Faire le tiers du chiffre d’affaires avec quasi toute l’équipe n’est pas tenable."

Fermer, celui qui possède également la librairie Privat à Toulouse y a sans doute songé. Toutefois, il a décidé de maintenir l’activité de son entreprise. "Nous sommes confrontés au même problème mais nous restons ouverts même si nous perdons des dizaines de milliers d’euros en novembre. Nous espérons que décembre nous aidera à remonter la pente…" lâche-t-il.

Reste un flot d’interrogations. Comme celles des conditions dans lesquelles vont pouvoir ouvrir les commerces. "Sur rendez-vous, ce sera ingérable en cette période de fêtes " avance Emmanuelle qui s’inquiète de l’état de fatigue des troupes, avant même le rush des fêtes de fin d’année. "Les achats actuels sont plutôt des achats personnels. il y a bien quelques cadeaux, mais ce n’est pas pour Noël, on le sent bien", dit une libraire. Comme si la Maison du livre voyait une nouvelle vague arriver tout en essayant de ne pas se laisser déborder par cette celle qui les occupe aujourd’hui.

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