Millau veut mettre fin au cauchemar des marchands de sommeil

Abonnés
  • L’opération a pour objectif de résorber le problème des logements insalubres et indignes en centre-ville.
    L’opération a pour objectif de résorber le problème des logements insalubres et indignes en centre-ville. Archive
Publié le
Victor Guilloteau

Un programme de rénovation va concerner plus de 700 logements en centre-ville, sur les cinq prochaines années.

La Ville de Millau a validé, la semaine passée, un vaste programme de rénovation de l’habitat en centre-ville pour les cinq prochaines années.

Parfois qualifié de dégradé, voir d’indigne à certains endroits, le cœur de ville devrait subir un sérieux lifting jusqu’en 2025. C’est en tout cas le but de cette Opération programmée d’amélioration de l’habitat (Opah) et d’Opah-Ru, pour Renouvellement urbain. Ces conventions ont pour objectif de résoudre, en priorité, les situations urbaines et sociales les plus difficiles, les problèmes liés à l’habitat insalubre, vétuste, et aux logements vacants.

Emmanuelle Gazel : "On va s’attaquer au dur"

La communauté de communes a commencé, il y a plusieurs années, la requalification de son centre ancien, afin de soutenir la dynamique de croissance et d’attractivité. Le dernier plan en date fut une opération d’amélioration de l’habitat urbain, entre 2012 à 2019. "La communauté de communes préconise le lancement d’une étude pré-opérationnelle de lutte contre les marchands de sommeil, fait savoir Patrick Pes, conseiller municipal délégué à l’habitat. Cette nouvelle Opah doit permettre de résorber le parc dégradé et indigne, mobiliser le parc vacant, pour favoriser la mise sur le marché de logements de qualité à loyer modéré, favoriser le maintien à domicile des personnes vieillissantes, et diversifier l’offre de logement afin d’accueillir des familles." L’objectif sur cinq ans est, d’une part, de se pencher sur 499 logements au titre de l’Opah, dont 457 résidences de propriétaires occupants et 42 de propriétaires bailleurs. Une opération chiffrée à 12 M€. La convention Opah-Ru, plus contraignante, s’adresse à l’habitat encore plus dégradé, spécifiquement en centre-ville.

Sur cinq ans, l’ambition est là aussi de réviser 214 logements, dont 53 occupés par leur propriétaire, 81 logements locatifs appartenant à des bailleurs privés et 80 logements en copropriété. Montant prévisionnel des travaux : 8 M€. Au total, 713 habitations passeront donc à la moulinette.

Unanimité

Lors du dernier conseil municipal, Emmanuelle Gazel s’est félicitée de valider cette délibération "très importante". Ce dispositif va permettre "d’aller davantage en profondeur afin d’améliorer la qualité de vie des habitants du territoire". "On va s’attaquer au dur, à l’habitat indigne", a insisté la maire de Millau. Cette opportunité va également "donner du travail à nos artisans", a-t-elle aussi suggéré, sans oublier de parler de l’enjeu environnemental. "Cette opération doit permettre de baisser le coût énergétique pour l’ensemble de notre territoire, engagé, je le rappelle, dans une démarche de territoire à énergie positive." Déjà concerné par ce processus de rénovation de l’habitat lors du précédent mandat, Christophe Saint-Pierre et l’opposition ont "approuvé avec enthousiasme" ces deux conventions. "Nous y avons longuement travaillé, avec Alain Nayrac, en responsabilité avec la communauté de communes. L’enjeu est important en matière d’habitat, en lien avec le Programme local de l’habitat (PLH). Il y a un véritable véritable effort financier de la part de la comcom pour accompagner les porteurs de projets, les propriétaires occupants ou les propriétaires bailleurs." Une vision commune qui a accouché d’un vote à l’unanimité.

Deux signalements en 2020

En France, la loi Élan lutte contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil, qui tirent profit de la détresse des personnes fragiles. Elle a pour but d’exercer une pression financière importante sur ces propriétaires indélicats, favoriser leur repérage et signalement, et alourdir les sanctions pénales qui leur sont applicables. Cette loi assimile les marchands de sommeil à d’autres types de délinquants, tels les trafiquants de drogue, d’armes ou de contrefaçons. À Millau, le service urbanisme est en charge des visites de logements lors de signalements. Les constatations sont ensuite adressées aux services départementaux. Au cours de l’année 2020, seuls deux signalements pour insalubrité et propriétaires indélicats ont été recensés dans la cité du gant.
 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?