Rodez. Aveyron : les restaurateurs toujours aussi en colère
À l’appel de l’Umih 12, 300 restaurateurs se sont rassemblés samedi pour crier leur colère quant à la fermeture de leurs établissements. Ils demandent une date précise pour recommencer à travailler.
Réunis depuis 7 heures du matin, ce samedi, place d’Armes à Rodez, 300 restaurateurs, venus de tout le département, ont manifesté leur colère, contre la fermeture de leurs établissements.
Dans cette manifestation, les restaurateurs n’étaient pas seuls. Fournisseurs, hôteliers, élus locaux, ainsi que le groupe de musique la Deryve leur ont apporté du soutien.
Interrogés sur ce qu’ils attendent de l’intervention du président de la République, Emmanuel Macron, ce mardi à 20 heures, les restaurateurs restent unanimes.
"Nous voulons une visibilité. Nous attendons une date précise. Que ce soit en janvier, février ou à Pâques, nous voulons savoir quand allons nous ouvrir pour de bon ?", résume pour sa part François Arnaud, traiteur à Rodez. "Nous voulons avoir une date de sortie pour pouvoir retravailler. Les plats à emporter, c’est bien pour sauver les meubles, mais ce n’est pas ça qui nous fait vraiment travailler", ajoute Nicolas Geniez, le patron du restaurant l’Agriculture à Baraqueville.
D’autres comme Pascal Aigouy, patron du restaurant le Club à Millau, se posent des questions. "Pourquoi notre profession est marquée au fer rouge ? Pourquoi sommes nous traités de la sorte ?".
Autant de questions que l’on retrouve chez d’autres professionnels, comme Élise Duprez, patronne de l’hôtel-restaurant Les Coudercous, à Saint-Chély-d’Aubrac.
"Nous sommes gérés par des baltringues"
"On nous a demandé un certain protocole, nous nous y sommes pliés. Nous avons même mis un cahier de rappel, alors que dans la grande distribution ça n’existe pas. Mais on nous ferme quand même. Il y a une logique que je ne comprends pas ! Nous avons réussi à sécuriser nos clients, alors que dans la grande distribution, les gens peuvent toucher les produits et les reposer. Il y a aussi la climatisation dans les grandes surfaces qui diffuse les microbes, alors que nous, nous avons des ventilations naturelles. Et ce sont les restaurants qu’on ferme !", explicite la restauratrice.
Les professionnels aveyronnais de la restauration ne manquent pas non plus de mettre en exergue le pied d’égalité sur lequel ils sont traités, avec les milieux urbains et les grandes villes. "Ici, nous pouvons disposer de grandes salles, de plus d’espaces. Il faudrait nous laisser travailler, c’est tout ce que nous voulons !", scandent les uns et les autres.
En attendant la locution présidentielle, la colère est toujours là. "Si on doit mettre 8m2 par client, ce n’est pas jouable. C’est tout l’esprit de la convivialité de l’art à la française qui fout le camp. De toutes les façons, vu le nombre de couverts qu’on pourra servir ce n’est pas la peine", annonce Michel Santos, le président de l’Umih (Union des métiers des industries et de l’hôtellerie).
"En réalité, je pense que nous sommes gérés à la petite semaine. Macron ne sait pas où il va et son équipe c’est pareil. Les Français sont bien gentils. Vous vous rendez compte qu’en mars, nous avons été fermés en 4 heures ? J’ai jeté pour 15 000 € de marchandise, ce jour-là !", s’insurge l’entrepreneur et ancien président de l’Umih.
Sur ce rassemblement, il a profité de la présence de Christian Teyssèdre, maire de Rodez et président de l’Agglo pour lui demander de supprimer la CFE (taxe foncière des entreprises). "Il m’a répondu par la négative. Il m’a dit que la ville pourrait faire faillite. Mais si tous les restaurants font faillite, que deviendra la ville ? ", interroge Philippe Panis, du restaurant des Peyrières. Quoiqu’il en soit, la profession ne compte pas en rester là pour autant.
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