Le rap de Rodez dans un "Top 10" national ?

  • Antes & Madzes dans le flow du succès.
    Antes & Madzes dans le flow du succès.
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Monsieur l'Ouïe

Ils s’appellent Sylvain et Rémi mais sur scène, ils se dédoublent en Antes et Madzes. Originaires de Rodez, les deux amis se sont rencontrés en 2014 sur le piton et se sont fignolés un rap bien à eux qui a débuté au Studio d’Onet-le-Château, en première partie du rappeur Vald.

Un an plus tard, ils ont posé leurs micros à Toulouse et se retrouvent à quatre sur scène, avec deux autres complices qui assurent la musique, Frip, un autre Ruthénois, et Léo Magos, un autochtone de la Ville rose. Depuis, le duo-quatuor trace sa route de fort belle manière, avec une trentaine de concerts à son actif dont une première partie de Big Flo & Oli à Sauveterre-de-Rouergue. Et dans le tas, les tremplins musicaux semblent un terrain de jeu de prédilection pour Antes et Madzes. Depuis celui de Zicabazac remporté en 2015, ils ont décroché le plus grand tremplin toulousain en 2019, Décroche le son, et cette année celui de la salle de concerts du Bikini, le Week-end des curiosités. Entre-temps, ils ont sorti leur premier EP, ou mini-album, intitulé "Plein d’histoires". "Au niveau musical, ce qui est bien c’est que chacun de nous a des influences musicales différentes, raconte Rémi alias Madzes. Et ce qui fait le lien, ce sont les textes, qui parlent de la vie de deux jeunes qui ont grandi en province, et de toutes les histoires qui peuvent en découler. "

Des histoires qui font mouche, et qui sont le tremplin pour en décrocher, justement.

Et le dernier en date, c’est du lourd, du national avec le prix Pernod Ricard France Live Music 2021, 12e du nom (un nombre qui pourrait porter chance à nos Aveyronnais). Et Antes & Madzes ont brillamment franchi la première étape, en étant parmi les 100 groupes retenus sur plus de 1 500 candidats. Il en reste une : être parmi les 10 derniers groupes pour décrocher le Graal, tel que le tournage d’un clip, des concerts dans des salles parisiennes ou encore un accompagnement "360°" du groupe. Le 27 novembre prochain les sept jurys devront trancher, plus une voix qui compte : celle du public. Et il est encore temps, pour ledit public, de voter pour Antes & Madzes, sur le site societe-pernodricardfrance-livemusic.fr/

 

En attendant le verdict, en sans ronger leurs micros, Antes & Madzes ont sorti il y a peu en clip leur dernier titre, "Comme si j’étais mort", dont le clip a été réalisé par Valentin Bécouze, un vidéaste originaire de Bruéjouls et installé à Paris. Comme quoi ils sont aussi bien vivants.

En province comme à la ville

Il ne faut pas croire que le flow du rap dit rural produit  par des gars de la campagne se rapproche d'une chanson des Bisounours ou du générique de "L'amour est dans le pré". A l'écoute d'Antes & Madzes, on voit que leur plume peut aisément croiser le fer avec les mastards musclés des banlieues chaudes ou les rappeurs citadins pur béton. Dans "Comme si j'étais mort" par exemple, nous sommes dans la guerre de gang et la violence quotidienne des cités. Dans les autres titres les thèmes peuvent être différents mais toujours tournés vers la noirceur des âmes ou de notre société : les violences conjugales dans "Boomerang", ou encore l'itinéraire d'un enfant pas gâté dans "Je me souviens". Mais dans leurs textes, les deux Ruthénois n'oublient pas de nous emmener de l'autre côté de cette noirceur affichée de leur univers. Là où se trouve, discrète mais réelle, l'humanité.

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