Rodez. La proposition de loi sur la sécurité divise les opinions

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  • Les contrevenants s’exposeraient à un an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.
    Les contrevenants s’exposeraient à un an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. Illustration
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JDM

Soumise au vote solennel ce mardi, le texte inquiète les défenseurs de libertés.

Les deux premiers volets de cette proposition de loi sont presque passés inaperçus. Le renforcement des prérogatives de la police municipale et l’encadrement du secteur de la sécurité privée ont été adoptés par l’Assemblée nationale sans faire de bruits. En revanche, la vidéoprotection, la captation d’images et celles relatives à la protection des forces de l’ordre sont contestées par les défenseurs de libertés, comme l’antenne millavoise de la Ligue des droits de l’Homme. Adopté avec 146 voix pour et 24 contre à l’Assemblée vendredi dernier, le projet de loi sur la sécurité globale était de nouveau soumis à un vote solennel ce mardi, à 17 heures.

Malgré le vote de vendredi dernier, les opposants espéraient que leur colère soit entendue.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a saisi l’Organisation des Nations Unies dès que le texte a été déposé par le gouvernement, début novembre. L’antenne millavoise a aussi suivi les directives nationales en interpellant le député de leur circonscription, Arnaud Viala. "Nous n’avons pas eu de retour directement mais on sait que le député n’aime pas faire les choses à la hussarde", souligne Odile Frenehard, secrétaire de la section locale de la LDH. Le député de la troisième circonscription de l’Aveyron n’était pas présent vendredi dernier au sein de l’Hémicycle mais y était ce mardi.

La crainte de l’autoritarisme

"Je suis dans la boîte publique depuis une trentaine d’années et j’ai vu, au fil du temps, une dégradation du respect de tous, dont le corps policier", a répondu Pierre-Henri Calméjane, commandant de la police nationale de Millau, avant de faire valoir son droit de réserve.

Certaines personnes présentes lors de la manifestation, fin octobre, devant la permanence d’Arnaud Viala, pour protester contre son vote pour les néonicoti- noïdes, évoquent des scènes où les policiers auraient été bousculés. De leurs côtés, les défenseurs des libertés millavois évoquent "un seul cas de violence policière, où un gilet jaune a été brutalisé sur le rond-point de Saint-Germain". L’association qui regroupe une trentaine d’actifs à Millau se bat surtout "pour la vingtaine de personnes amendées en mai, qui ont reçu des PV sans avoir été en contact par les forces de l’ordre, ce qui met en évidence le rôle de la reconnaissance facile des vidéosurveillances", explique-t-on.

"On comprend qu’on vit une situation exceptionnelle avec la crise, mais pas d’intégrer des lois d’urgence d’exception dans le droit commun, résume Damien Vidal, membre actif de la LDH. Nous vivons un tournant de la société qui doit être débattu démocratiquement." "Cette inflation législative masque une incapacité à gouverner et fait penser à l’autoritarisme.

La violence de légiférer rapidement n’est pas bonne pour la démocratie", conclut Robert Simeon, président de la section locale de la LDH.

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