Entre urgence et peur, les étudiants se mobilisent contre la loi "sécurité globale" ce samedi

  • Le préfet de police Didier Lallement a interdit la manifestation à Paris, préférant un rassemblement place de la République "considérant que le virus affecte particulièrement le territoire de Paris et ceux des départements de la petite couronne".
    Le préfet de police Didier Lallement a interdit la manifestation à Paris, préférant un rassemblement place de la République "considérant que le virus affecte particulièrement le territoire de Paris et ceux des départements de la petite couronne". STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Relaxnews

(ETX Studio) - Partout en France, les étudiants se tiennent prêts à manifester contre la loi "sécurité globale" ce samedi 28 novembre. Un engagement encore plus motivé par les dernières violences policières révélées par Loopsider. L'urgence de la situation pousse ces jeunes à se mobiliser malgré la peur, toujours présente.

Sur Twitter, les appels à participer aux manifestations ce samedi 28 novembre contre la loi "sécurité globale" se multiplient. Partout en France, des rassemblements s'organisent appuyés par le soutien de syndicats d'étudiants et d'organisations reconnues comme la Ligue des droits de l'Homme ou encore Amnesty France. Lors de la première manifestation le 21 novembre dernier, outre la présence massive des journalistes et des "Gilets jaunes", les étudiants étaient venus nombreux pour dénoncer cette loi jugée liberticide. Les étudiants de l'université Sorbonne Paris Nord se sont même associés à Amnesty France pour appeler à la mobilisation ce samedi à travers une vidéo partagée sur Twitter. En deux minutes, plusieurs étudiants se succèdent pour dénoncer la dangerosité des articles de la loi "sécurité globale" : "Nos libertés fondamentales sont en danger. Il est urgent d'agir."

S'entourer d'amis pour plus de sécurité

L'urgence semble être le maître mot dans l'engagement de cette nouvelle génération. "Je me suis décidée à aller manifester car il est temps d'agir. Il faut que tout le monde se mobilise, c'est maintenant ou jamais !", a déclaré Kenza, 18 ans, vivant à Montreuil. Suite à l'enquête de Loopsider révélant l'agression de Michel Zecler, un producteur noir roué de coups par des policiers, l'émotion a été vive sur Twitter et a poussé certains jeunes à se mobiliser : "L'enquête de Loopsider n'est qu'un plus, mais j'en étais déjà consciente. [...] J'espère que ce sera une motivation en plus pour certains d'aller manifester", explique-t-elle. "C'est aussi une manifestation contre le racisme. On sait que le système policier est gangrené par ce racisme. Dans la vidéo de Michel, on entend encore +sale nègre+", ajoute cette étudiante en licence de psychologie. "Je pense que nous arrivons à un niveau de gravité qui invite de plus en plus d'étudiants à se bouger pour leur avenir. [...] Nos droits sont en train d'être supprimés peu à peu".

Contrairement à la première manifestation à laquelle elle n'avait pas pris part, car "trop inquiète par la Covid", cette jeune femme ira à Paris ce samedi 28 novembre. Comme bon nombre de jeunes, Kenza s'entourera d'amis pour se sentir plus en sécurité : "Je compte aller à République demain, j'y vais avec une amie et j'en retrouve d'autres sur place." De son côté, Louis, 22 ans, fera de même : "J'ai prévu d'y aller avec des amis journalistes. Je ne suis pas trop manif' de base, mais c'est aussi leur présence qui fait que je suis confiant." Cet étudiant en journalisme est d'autant plus touché de par sa profession directement impactée par le projet de loi "sécurité globale" : "C'est grave ce qu'il se passe quand même. D'autant plus nous qui sommes journalistes, ça nous touche plus ou moins directement, mais plus largement, cette loi c'est une folie avec son article 24", s'insurge-t-il.

Pourtant la peur est bien là pour Kenza qui redoute malgré tout des débordements en plus de la situation sanitaire. "J'ai peur d'y aller du fait du Covid et des violences policières. Surtout les violences", insiste-t-elle. Quant à Louis, le jeune Parisien compte prendre toutes les précautions nécessaires : "Je n'ai pas peur mais je vais faire très attention parce qu'en fait tout peut se passer. La vidéo de Loopsider avec l'agression des policiers vient le démontrer. On dirait qu'il n'y a plus de règles. Les policiers peuvent partir en roue libre à tout moment et là, au vu du climat, ça risque d'être très tendu".

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