Millau. Mon beau sapin, roi des forêts… du Larzac

  • William et sa femme ont encore du pain sur la planche avant de livrer. William et sa femme ont encore du pain sur la planche avant de livrer.
    William et sa femme ont encore du pain sur la planche avant de livrer. repro cpa
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Cyril Calsina

William Atcher et son épouse cultivent des Nordmann à Sauclières. La hotte est pleine.

Robert Raymond, 93 ans, n’est pas peu fier de son petit-fils William Atcher. Avec lui, ses rêves de "paysan", ce bien noble mot, se poursuivent sur le hameau de la Rougerie, à Sauclières. Pour le maraîcher, l’heure n’est plus à tronçonner les sapins qui poussent tranquillement sur 2 ha de la propriété. Chaque lot attend sa maturité pour se parer de guirlandes. De 1,50 m à plus de 2 mètres, trois spécimens attendent les socles en cette fin de semaine. Mais, avant de rejoindre les foyers, William préfère prévenir : "Je ne prends plus de commande. J’arrive tout juste à satisfaire les écoles." Grâce aux associations de parents d’élèves de La Cresse, Aguessac, Villecomtal, Tournemire, Saint-Jean-du-Bruel, Saint-Étienne-de-Gourgas, des mairies du territoire et du foyer de vie du Lac à Pont-de-Salars ainsi que quelques particuliers, la production annuelle de Nordmann devrait s’illuminer dès la Saint-Nicolas dans les salons de ces chanceux qui ne passeront pas l’aspirateur toutes les heures. Car ce grand arbre, originaire du Caucase et à l’aise en Sud-Aveyron, garde ses aiguilles pendant plus d’un mois, contrairement aux essences vendues dans les grandes surfaces, sauf exception. Peut-être aussi parce que les sapins des Atcher grandissent au gré du vent du Larzac, sans aide, sans taille et sans pesticide.

Chez Versace

De quoi avoir mis la puce à l’oreille d’un certain Arboris qui est venu il y a quelques années jusqu’à la Rougerie choisir lui-même quelques sapins. Dont certains de plus de 15 mètres et transportés par ses soins qui ont trouvé leur place au sein de la famille Versace, entreprise italienne de mode de luxe fondée à Milan en 1978 par la fratrie Gianni, Santo et Donatella Versace. Ou jusqu’à créer des forêts entières dans les showrooms d’autres marques prestigieuses. Pas de quoi faire tourner la tête de William dont les pieds sont bien ancrés dans ce sol qui nourrit plusieurs générations depuis que Robert Raymond a arrêté de cultiver les fraises. Des fruits d’été aux arbres symboles de l’hiver, la famille coule des jours heureux entre Saint-Jean-du-Bruel et Sauclières. William, son épouse et leurs deux enfants, un employé de mairie et une étudiante en pharmacie, ne devraient pas manquer d’inviter Robert à leur table du 25 décembre où un Nordmann sera le témoin d’un beau repas de Noël.

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