Depuis 1976 à l’ANPAA, les addictions trouvent à qui parler en Aveyron

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  • Par le biais de son centre de soins, l’ANPAA de l’Aveyron a suivi près de 840 personnes en 2019.
    Par le biais de son centre de soins, l’ANPAA de l’Aveyron a suivi près de 840 personnes en 2019. repro cpa
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Xavier Buisson

Basée à Rodez et forte de huit antennes et lieux d’accueil, l’ANPAA propose écoute et assistance aux personnes victimes de conduites addictives, qu’il s’agisse d’alcool, tabac ou drogues mais aussi de dépendance aux écrans et jeux de hasard.

Historiquement à l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), il n’a pratiquement été question que d’alcool. " L’association a vu le jour en 1976 uniquement sur la problématique de l’alcool ", explique la directrice aveyronnaise Nadège Pereira-Poujol.

Jusqu’à il y a trois ans encore, 95 % des personnes accueillies l’étaient pour un comportement addictif avec l’alcool.

Mais qu’est-ce qu’une addiction ? "C’est quand une consommation pose, à un moment, un souci dans la vie. On est conscient du problème, mais on le maintient quand même", répondent Nadège Pereira-Poujol et Nathalie Vilas, conseillère en économie sociale et familiale et chargée de prévention.

Aux victimes, l’association propose aide et écoute par le biais de son Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie, qui compte près de 840 bénéficiaires chaque année. Et aujourd’hui, la dynamique équipe de neuf personnes a un panel bien plus large à prendre en charge que lors de sa création.

L’alcool reste la principale problématique (60 %) devant le tabac (21 %), le cannabis (14 %) ou les opiacés, crack et cocaïne et médicaments, représentant chacun 1 % des addictions à l’entrée au centre. Cent cinq des bénéficiaires le sont par le biais des Consultations jeunes consommateurs (moins de 25 ans). Ces jeunes connaissent des problèmes de cannabis (54 %), tabac (21 %) alcool (18 %), écrans (6 %) mais aussi jeux de hasard en ligne (1 %).

Proches et familles associés

Parmi les 840 usagers du centre de soins, une soixantaine sont des proches de victimes d’addiction, accompagnés eux aussi par les médecins, psychologues, travailleurs sociaux ou chargé de prévention dans le but "d’améliorer la qualité de vie et de réduire les risques", explique la directrice.

En termes de réponse, "l’entrée par type de produit n’a plus trop de sens, nous avons une approche globale pour toutes les addictions. Nous travaillons notamment sur les stratégies d’évitement", poursuit-elle. Quel que soit le produit ou le domaine de la problématique, tous les publics sont concernés et peuvent bénéficier d’entretiens "motivationnels", de thérapie cognitive, gestion du stress dans le cadre d’un accompagnement personnalisé. À noter, dernièrement, une montée en puissance du nombre des joueurs (casinos, paris sportifs, etc.), une "problématique sociale réelle" pour Nadège Pereira-Poujol.

L’ANPAA dispense des formations en addictologie à des travailleurs sociaux, médecins, aides à domicile et même en entreprise, pour former les directeurs des ressources humaines aux plans de prévention en lien avec les conduites addictives. Au contact lui aussi, le service prévention suit une cinquantaine de projets auprès d’établissements scolaires, entreprises, publics précaires ou vulnérables… avec au total "2 800 à 3 000 personnes sensibilisées" chaque année selon la directrice.

Pour ce qui est des origines des demandes de consultation au sein de l’ANPAA, elles sont pour 45 % à l’initiative du patient ou de ses proches et pour 24 % imposées par la justice. Les hommes représentent 70,5 % du public accompagné.

L’effet du confinement

Les effets du confinement sur les consommations de tabac et alcool ont été étudiés par Santé publique France. Il en ressort que les fumeurs ont, durant le premier confinement, augmenté leur consommation de tabac pour 27  % d’entre eux (en moyenne cinq cigarettes chaque jour). 19  % déclarent avoir diminué leur consommation ; elle reste stable pour 55  % des sondés.
Pour l’alcool, une hausse a été constatée chez 11  % des consommateurs. Parmi ceux qui déclarent avoir augmenté leur consommation, 51 % déclarent avoir augmenté leur fréquence de consommation, 10 % le nombre de verres bus et 23 % les deux paramètres. 65 % affirment qu’elle a été stable avec une diminution pour 24  %. L’augmentation de la consommation d’alcool est plus fréquemment mentionnée par les moins de 50 ans et les parents d’enfants de moins de 16 ans.

 

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Outre le siège à Rodez (42 avenue du 8-Mai 1945, 05 65 67 11 50), l’ANPAA dispose de cinq antennes à Villefranche (19 rue du Sergent-Bories, centre social CAF ou à Village 12, cour de la Gare), à Decazeville (centre social Caf, place Cabrol), Millau (50 place des Consuls), Saint-Affrique (2 avenue de Caylus), Laguiole (maison de santé, rue du Pont romain) et depuis peu à Sainte-Geneviève.
 

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