Après la disette, gare à l'indigestion pour la rentrée cinéma

  • Les salles de cinéma devraient être autorisées à rouvrir mardi 15 décembre, si les conditions sanitaires permettent de lever le confinement.
    Les salles de cinéma devraient être autorisées à rouvrir mardi 15 décembre, si les conditions sanitaires permettent de lever le confinement. RgStudio / IStock.com
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Relaxnews

(AFP) - Revoici les films de l'automne, et voilà déjà ceux de Noël: les spectateurs auront l'embarras du choix mi-décembre à la réouverture des cinémas, au point que certains redoutent l'embouteillage. Un comble, après des semaines de fermeture.

Comme les théâtres, les salles de cinéma devraient être autorisées à rouvrir mardi 15 décembre, si les conditions sanitaires permettent de lever le confinement.

Et la situation n'a rien à voir avec la disette de films du premier déconfinement: à deux semaines de l'échéance, de nombreux distributeurs placent déjà leurs films auprès des salles de toute la France, pour ne pas laisser passer la période juteuse des fêtes de fin d'année.

Dès le premier jour d'ouverture, un mardi, plusieurs films dont la carrière a été brutalement interrompue par le deuxième confinement devraient revenir sur les écrans.

Comme "Adieu les Cons", comédie d'Albert Dupontel avec Virginie Efira, qui avait réuni plus de 700.000 spectateurs en huit jours, avant la fermeture des salles. Ou "Garçon Chiffon", que son auteur Nicolas Maury compte ressortir de son "long sommeil", entamé avec le confinement le 29 octobre, lendemain de sa sortie.

- Wonder Woman 1984 -

"Ressortir à Noël, c'est à la fois une grande chance, et un risque. Mais c'est formidable", juge auprès de l'AFP Joann Sfar, dont le "Petit Vampire" revient également hanter les salles.

Après avoir "bossé six ans" sur ce film d'animation qui avait déjà attiré 200.000 spectateurs avant la fermeture, il n'imaginait pas s'arrêter là, malgré le risque d'embouteillage.

Il faut dire que dès le 16 décembre, de grosses sorties sont annoncées, dont le blockbuster de cette fin d'année, Wonder Woman 1984. Ce deuxième volet des aventures de la super-héroïne pourrait attirer des centaines de milliers de spectateurs.

Côté français, plusieurs genres sont représentés dès le premier mercredi, de la comédie absurde de Quentin Dupieux "Mandibules", à "Slalom", drame sur la question des abus sexuels dans le ski...

Le tout, avec des salles qui doivent fermer à 21H00, couvre-feu oblige. La dernière séance démarrera donc au plus tard à 19H00 voire avant pour un film comme Wonder Woman, qui dure 2H30...

Et il faudra compter avec la concurrence du streaming, les fêtes se passant aussi en ligne, en témoigne la diffusion exclusive du dernier Pixar, "Soul", sur la plateforme de Disney.

- "Embouteillage" -

"Noël est toujours une période de forte concurrence, et celui-ci le sera aussi", explique à l'AFP Jean Labadie, patron du Pacte, l'un des plus gros distributeurs indépendants, qui ressortira "La Daronne" avec Isabelle Huppert. Et propose le 23 décembre "Le Discours", une comédie "qui tombe particulièrement bien" pour les fêtes, puisqu'elle se déroule autour d'un repas de famille.

"On va se retrouver avec un embouteillage, c'est certain", poursuit M. Labadie, ajoutant qu'avec des mois d'arrêt forcé cette année, l'industrie du cinéma ne pouvait plus attendre pour sortir ses films.

"Mais on reste contents de la réouverture : quand il y a des films, il y a des spectateurs, d'autant que le public a confiance dans les mesures sanitaires en salle", poursuit-il.

Côté salles, on salue le retour d'une offre "diversifiée et de qualité", et l'on se réjouit de rouvrir.

Avec quelques bémols, comme au Max Linder, un cinéma mythique des Grands boulevards à Paris, dont la patronne Claudine Cornillat témoigne de la "bagarre" que doivent livrer certaines salles face à de gros distributeurs, qui exigent un maximum d'écrans et de séances pour leur film - au détriment des autres.

"Entre les films qui étaient à l'affiche et que l'on reprend, et ceux qui arrivent, les salles ne sont pas extensibles !", prévient-elle, redoutant que les films indépendants ou modestes ne fassent les frais de ce trop-plein.

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