Aveyron : médecins et pharmaciens dans l’attente d’en savoir plus sur le vaccin

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    Plusieurs laboratoires ont annoncé des avancées. Archives J.-A. T
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Guilhem Richaud

S’ils sont prêts à aider, ils attendent avec impatience que les autorités de santé étudient les solutions proposées par les différents laboratoires.

Le vaccin contre le Covid-19 n’est pas encore là. Mais plusieurs laboratoires ont d’ores et déjà annoncé avoir demandé, aux États-Unis comme en Europe, l’homologation pour le commercialiser. S’ils obtiennent cette validation et que la population adhère à la campagne de vaccination, alors ce sera peut-être pour beaucoup le bout du tunnel de l’épidémie. Alors, tant au niveau national, qu’au niveau local, les autorités commencent à réfléchir à l’organisation qu’il faudrait mettre en place. Emmanuel Macron a même annoncé mardi que la vaccination des personnes les plus fragiles pourrait démarrer dès la fin du mois de décembre, avant une deuxième vague "plus large et grand public" au printemps.

Si la question logistique se pose forcément, d’un point de vue sanitaire, médecins comme pharmaciens sont sur la même longueur d’onde. Que ce soit du côté de la section départementale de MG France, comme chez le Syndicat des pharmaciens de l’Aveyron, on attend évidemment une solution fiable, mais avant de préconiser quoi que ce soit aux patients, on veut en savoir plus. " Les gens me demandent ce que j’en pense, reconnaît le docteur Jean Pechdo, installé à Sainte-Radegonde, et président de la section départementale de MG France. Mais pour l’instant, on n’a pas beaucoup d’infos là-dessus. On est au tout début, il n’y a pas encore vraiment eu de publication dans les revues spécialisées. Je viens de recevoir la première, je vais m’y pencher. "

Attendre d’en savoir plus pour bien expliquer

Pierre-Marie Vayssettes, président du syndicat départemental des pharmaciens est sur la même position. "On attend que la Haute autorité de santé se positionne sur le sujet, détaille-t-il. Je ne souhaite pas me prononcer plus sur le sujet. Pour le moment, on n’a pas de certitude. En ce moment, tout le monde se dit médecin, spécialiste en immunologie ou en infectiologie, ça me fait peur. Ce n’est pas le cas. Tant qu’on n’a pas toutes les données et les prises de position officielles, moins on en parle, mieux c’est. Pour le moment, on n’a pas d’argumentaire pour répondre aux patients, il faut attendre de voir ce que diront les autorités."

Quoi qu’il en soit, quand ils seront certains qu’un vaccin sera efficace, médecins comme pharmaciens seront évidemment prêts à participer, si on leur demande. C’est le cas des pharmaciens, qui sont déjà sollicités sur le virus contre la grippe. Avec toutefois la difficulté de savoir s’ils seront en capacité de stocker le vaccin, qui, selon les premières données annoncées, pourrait se faire à très basse température et donc dans de l’azote liquide. En France, aucune pharmacie n’est équipée. " On est évidemment prêts à rendre service, assure Pierre-Marie Vayssettes. Mais il y aura un protocole à respecter. Ce sera sûrement une mise en œuvre lourde, avec beaucoup de gens à vacciner. Je pense que ça sera cadré, comme pour la grippe cette année. "Le président de la République a d’ailleurs déjà annoncé que la priorité serait donnée aux personnes à risque. Ce que valident les médecins généralistes qui comptent bien être au cœur du dispositif. " J’y suis très favorable, reprend Jean Pechdo. Nous sommes ceux qui connaissent le mieux les patients. Nous pourrons sensibiliser les personnes sensibles et voir celles pour qui les risques sont plus faibles et qui peuvent attendre." Et surtout grâce aux médecins généralistes, le maillage du territoire est important, ce qui pourrait permettre une meilleure efficacité. " Il ne faut pas refaire l’erreur du vaccin contre le H1N1 (en 2009, NDLR) quand la vaccination s’était faite dans des centres, reprend le médecin. Cela n’avait pas marché car les gens n’avaient pas compris et qu’il n’y avait pas de visibilité. " Il restera ensuite à savoir si la population adhère à ce vaccin, pour enfin sortir de la crise.

Le Département se dit "prêt à coopérer"

Le Département partage la tutelle des Ehpad avec l’ARS et, à ce titre, s’apprête à prendre sa part dans la logistique à mettre en œuvre autour de la vaccination au profit des résidents et des personnels des établissements. "Mais à ce jour, nous attendons de connaître le développement de cette mise en œuvre" : le président du conseil départemental et ses équipes assurent même avoir, "l’arme au pied".

"Il y a une semaine j’ai échangé avec le docteur Vieillescazes, président du Conseil de l’Ordre des médecins en l’assurant de me prévenir s’il avait besoin de moi, poursuit Jean-François Galliard. Et le pôle des solidarités territoriales est en relation permanente avec Benjamin Arnal, délégué départemental de l’Agence régionale de santé, au côté de laquelle nous sommes à disposition pour tout ce qui concerne les supports logistiques". De quelle façon ? "On peut envisager de mettre des véhicules à disposition des équipes qui en ont besoin… Nous sommes prêts à coopérer de multiples façons mais il est un peu tôt pour définir précisément les modalités".

Jean-François Galliard rappelle que "le Département a montré son utilité d’échelon de proximité depuis le début de la crise. Nous agirons de la même manière avec la vaccination. On sera là. À un moment donné, nous nous retrouverons tous autour d’une même table". Et le président n’exclut pas de créer un groupe de travail sur ce sujet.

Christophe Cathala

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