Decazeville. La biomasse expérimentée de 1925 à 1951

Le Bassin de Decazeville-Aubin n’a pas attendu les années 1970-1980 et l’éclosion de nouvelles énergies pour diversifier ses productions. La mise en valeur de la biomasse a été expérimentée à l’usine du Méthanol qui fonctionna à Decazeville de 1925 à 1951. Elle se situait derrière le musée de géologie (qui a été récemment démoli) et bordait les ateliers des Houillères. Centre de production pilote, on y fabriquait du méthanol et divers autres alcools supérieurs qui servaient comme solvant, carburant en aéromodélisme, pour la production de biodiesel, d’antigel, etc. Sa haute tour de distillation en était le symbole. L’inconvénient, c’est qu’il fallait 20 tonnes de bois pour produire 6 000 litres d’alcool.

La biomasse désigne l’ensemble des matières organiques d’origine végétale (résidus alimentaires, plantes, feuilles, etc.) et animale (restes d’animaux) pouvant se transformer en énergie. Elle n’est considérée comme une énergie renouvelable que si sa régénération est au moins égale à sa consommation. Par exemple, l’utilisation du bois ne doit pas amener à une diminution de zones arborées.

Plus près de nous dans le temps, la ville de Cransac a inauguré une chaudière de biomasse, début 2009, qui fonctionne grâce à des noyaux de fruits, un carburant vert en somme. Cette chaudière alimente 9 sites dont le collège Jean-Jaurès, des écoles, le gymnase, l’Envol, une partie d’un lotissement. Une démarche environnementale pionnière qui a été suivie au milieu des années 2010 par Decazeville où la chaufferie centrale fonctionne désormais avec des copeaux de bois. Elle alimente plusieurs HLM, l’hôpital, le lycée, le collège. De manière générale, la biomasse se présente comme une énergie précieuse car elle répond à plusieurs utilisations (électricité, chauffage, carburant) tout en limitant son impact sur les ressources naturelles et le rejet de gaz à effets de serre.

En effet, des progrès peuvent être encore réalisés dans le domaine des biocarburants (dont le superéthanol), des déchets ménagers, du biogaz, comme le projet de méthanisation à Montbazens… Et le méthanol refait parler de lui avec un nouveau procédé "vert", qui pourrait remplacer l’essence.