Rodez. Sami Loviat-Tapie, la danse comme terrain d’expression(s) pour le Ruthénois

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  • Avec "Des Unis", le chorégraphe offre à chacun des interprètes, un champ infini d’expérimentations.	SLT
    Avec "Des Unis", le chorégraphe offre à chacun des interprètes, un champ infini d’expérimentations. SLT Repro CP
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Aurélien Delbouis

Passionné de hip-hop, Sami Loviat-tapie a fait de la danse son support de création. Danseur et aujourd’hui chorégraphe, il peaufine ses prochains spectacles qu’il espère voir tourner en 2021.

La danse s’est imposée à lui. En perfusion lente. Aujourd’hui pourtant, ils sont indissociables. Danseur et désormais chorégraphe, Sami Loviat-Tapie est une pièce maîtresse de la compagnie Bakhus.

Installé à Nice, le Ruthénois a trouvé l’équilibre entre tournées – reportées avec la crise du Covid-19 –, créations et improvisations inspirées. Le tout mû par une irrésistible envie d’explorer toujours plus loin les possibilités infinies de la danse.

Rien ne destinait pourtant ce fils d’artiste peintre à ce monde de sensations et d’expressivité. "J’ai d’abord découvert le break dance lors d’un spectacle à la MJC de Rodez, se souvient le jeune homme. J’ai tout de suite accroché, le côté acrobatique de la discipline m’a donné envie de m’y mettre. J’ai donc embrayé sur quatre années de break avant de filer trois mois aux États-Unis, le berceau de la culture break."

"Une bouffée d’oxygène" pour le jeune diplômé en commerce qui, de retour en France, décidera finalement d’abandonner le secteur de la vente pour bifurquer définitivement vers la scène. "J’ai senti qu’il était temps pour moi de faire un choix. La danse s’est vite imposée."

Un an à peine après avoir intégré une licence Art et Spectacle à Nice, il rejoint la compagnie de Mickaël Six, Bakhus, et valide définitivement sa nouvelle naissance. "J’ai trouvé là une famille, un soutien très fort, un support à la création." Avec le chorégraphe, il commence sa carrière professionnelle avec "A l’ombre de Coré". Ils présenteront le spectacle de danse urbaine plus de 200 fois.

"On a beaucoup tourné en France, en salles et en festivals, à Avignon, Aurillac… Nous avons aussi eu l’opportunité de faire voyager le spectacle au Mexique, en Europe de l’Est, au Laos, en Thaïlande. À chaque fois de grands moments." valide l’intéressé.

"Des-Unis"

Tous ces "grands moments" qui font le sel d’une profession qui paie un lourd tribut à la crise actuelle mais qui, elle aussi, garde bien le cap. Le contexte "franchement pas évident", la vie, ses joies et ses blessures, ses questionnements… Autant de sources d’inspiration qui nourrissent le travail du jeune homme. Au sein de Bakhus, il peaufine actuellement plusieurs spectacles et en crée d’autres, tiraillé entre les fantasmes des autres et ses projections personnelles. En 2016, il présente "La couleur des Hommes", ode à l’humanisme accompagnée de la musique de Dhafer Youssef, compositeur créatif et innovant, devenu le "maître de l’Oud", l’instrument le plus populaire du monde arabe. Il travaille à présent sur "Des-Unis", un spectacle au singulier(s). "J’ai imaginé une forme libre dans laquelle chacun des danseurs fait valoir sa singularité." "Ce qui m’intéresse c’est d’élaborer un langage, – car la danse est vraiment un langage –, le développer, inventer une syntaxe, une grammaire, et voir comment chacun des interprètes entre en résonance avec le collectif."

À l’image d’un Jean Vilar qui a toujours plaidé pour "un théâtre populaire, mais exigeant", lui aussi se nourrit des toutes ces interactions ; désireux "d’ouvrir la danse à tous les milieux, sans prétention". Dans ce sens, il prend régulièrement possession de la rue pour des projets improvisés. "J’ai toujours aimé ce contact avec le public, la spontanéité de ces moments fragiles, suspendus, influencés par l’instant. Rien n’est spécialement préparé mais il y a cet échange. On partage quelque chose d’assez fort : cette instabilité confine parfois au sublime." Peut-être là l’essentiel finalement.

 

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