Rodez. Assassinat de Pascal Filoé : Alexandre Dainotti jugé en janvier

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  • Un hommage national, en présence d’Edouard Philippe, alors Premier ministre, a été rendu jeudi 4 octobre 2018 à Pascal Filoé, sur la place d’Armes de Rodez.
    Un hommage national, en présence d’Edouard Philippe, alors Premier ministre, a été rendu jeudi 4 octobre 2018 à Pascal Filoé, sur la place d’Armes de Rodez. Archives JAT
Publié le
Mathieu Roualdés

Le procès de celui qui a reconnu l’assassinat de Pascal Filoé, dans les rues de Rodez en 2018, se tiendra du 11 au 15 janvier prochain devant la cour d’assises de l’Aveyron. Alexandre Dainotti encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Ce 27 septembre 2018, personne ne l’a oublié à Rodez. À 10 heures, Pascal Filoé, directeur adjoint des services à la mairie, sort des locaux de la police municipale, rue Camille-Douls. Il reçoit deux coups de couteau dans le dos, puis sept autres. Au sol, devant de nombreux témoins, le père de famille, apprécié de tous, se bat contre la mort. En vain, son décès est déclaré peu avant 13 heures par les secours, créant l’émoi dans toute la ville. Entre-temps, les policiers ruthénois ont mis la main sur un homme, retranché dans un commerce à proximité des lieux du drame.

Il s’agit d’Alexandre Dainotti, 39 ans au moment des faits, marginal bien connu du centre-ville. Il n’oppose aucune résistance lors de son arrestation et reconnaît d’emblée son geste. Il l’assume même. La vengeance l’a guidée dit-il après que son chien, reconnu comme dangereux et avec lequel il sillonnait la ville sans laisse ni muselière malgré une interdiction d’en avoir la garde à la suite d’une condamnation devant le tribunal de Rodez, ait été saisi et remis à la SPA. C’était neuf jours avant le drame.

Né en Belgique et arrivé quelques mois auparavant dans la préfecture, Alexandre Dainotti en a tenu pour responsable Pascal Filoé, chef de la police municipale, avec qui il échangeait régulièrement. Jusqu’à le menacer de mort à plusieurs reprises, avant de passer à l’acte. "Depuis qu’il n’avait plus son chien, il n’en dormait plus, il devenait agressif", raconteront plusieurs témoins.

Deux ans et demi plus tard, Alexandre Dainotti devra répondre de cet "assassinat", pour lequel il est toujours présumé innocent, devant la cour d’assises de l’Aveyron, du 11 au 15 janvier prochain. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. "Nous vous devons la justice, cette mort est incompréhensible, injustifiable, inexcusable", avait assuré l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, à la famille de Pascal Filoé lors d’un hommage national rendu sur la place d’Armes, le 4 octobre 2018.

Un accusé sans avocat…

Lors du procès, la famille du défunt sera assistée de Me Élian Gaudy, pénaliste reconnu et rompu aux procès d’assises, et de Me Elsa Cazor. Aux dernières nouvelles, Alexandre Dainotti n’avait, lui, pas de conseil. Son avocate marseillaise spécialiste de la cause animale et qui confiait au début de l’instruction vouloir plaider "le crime passionnel" ne l’assiste plus. Néanmoins, un accusé ne peut se présenter devant une cour d’assises sans être assisté, un avocat commis d’office du barreau de l’Aveyron pourrait donc lui être attribué. Pour une défense qui s’annonce d’ores et déjà délicate, tant l’homme décrit comme "paranoïaque" par plusieurs expertises psychiatriques s’est récemment montré "hors de contrôle". Et n’hésitant pas à insulter les magistrats, comme en septembre dernier, lors d’une demande de remise en liberté auprès de la cour d’appel de Montpellier. "J’ai hâte du jugement, on va bien rigoler ! Allez vous faire e… ! Je m’en bats les c… !", avait-il lancé, entre autres… À Rodez, c’est le juge Philippe Piquet qui devrait présider les débats.

Et si le mobile du crime ne semble pas faire de doute, tout comme la préméditation, une autre question pourrait animer les cinq jours d’audience : ce drame aurait-il pu être évité, tant les menaces du marginal, déjà condamné pour des faits de violence, ont été crescendo les jours avant le drame ? Alexandre Dainotti allant même jusqu’à s’en prendre à l’Hôtel de ville en fracturant ses portes d’entrée. Une plainte avait alors été déposée par la collectivité. Elle s’est constituée partie civile pour le procès à venir et sera représentée par Me Maxime Bessières.

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