Pédophilie au tribunal de Rodez : le quadragénaire condamné à quatre ans ferme
L'accusé était absent lors de son procès qui s'est tenu ce mercredi 9 décembre à Rodez.
Ses jeunes victimes l’appelaient le « taxi ». Le « taxi », c’est un père de famille, né en 1975 à Paris. En 2017, il arrive dans la commune de Salles-Curan et effectue le transport scolaire pour plusieurs enfants du Lévézou en situation de handicap vers l’IME de Millau. Cela dure de septembre à novembre, jusqu’au jour où une jeune fille âgée de 8 ans confie à sa maman : « Je ne veux plus le voir le taxi ». Sa mère veut en savoir plus, elle est intriguée par le comportement de son enfant qui mange de moins en moins, rechigne à se rendre à l’école, se renferme, se lave en rentrant le soir…
Après plusieurs refus, la jeune fille finira par se livrer. Et raconter : le soir ou le matin, Le « taxi » s’arrête souvent au bord de la route, il lui demande de « regarder la forêt », lui fait des bisous, enlève ses chaussures, son pantalon et « caresse » son entrejambe… Un jour, il va même plus loin et se livre à une pénétration digitale. Parfois, il la gifle aussi. À sa mère, la jeune fille confiera également qu’une de ses copines subit sensiblement la même chose. Elle a 9 ans. Elle aussi s’ouvrira devant les enquêteurs et la psychologue, avec ses mots d’enfants. « Je ne veux plus voir le taxi, il force, force et m’embrasse sur la bouche. Je veux un taxi de filles maintenant, pas de garçons », dit-elle.
Lors de sa garde à vue, l’homme n’a pas reconnu les faits. Il a parlé de « mains sur les cuisses machinalement », de gestes « par inadvertance », de bisous « seulement sur les joues et le front, de manière amicale ».
Ou encore d’un rôle de « psycho-transporteur » auprès des jeunes filles.
Mandat d’arrêt lancé
On n’en saura pas plus car il était absent lors de son procès, mercredi après-midi. Placé sous contrôle judiciaire à la suite de sa garde à vue, il ne répond plus aux convocations judiciaires depuis mars 2019 et son départ de l’Aveyron. À ce jour, le tribunal de Rodez n’a qu’une adresse où il résiderait : à Saint-Génies-de-Malgoirès dans le Gard. « Il n’a même pas eu la décence de se présenter aujourd’hui ! », a relevé Me Laurent Balanger, avocat de la partie civile.
Pour la représentante du ministère public, Esther Paillette, il y a surtout « un risque de récidive évident » chez cet homme malgré son casier judiciaire vierge. « L’expertise psychiatrique réalisée montre bien qu’il est dangereux s’il est en contact avec de jeunes filles », a-t-elle rappelé, tout en pensant « aux conséquences de tels gestes pour les victimes ». La mère d’une d’entre elles a témoigné à la barre, hier : « Cela a été très dur pour nous, on a déménagé car il connaissait notre adresse. Ma fille, elle, n’en parle pas trop à la maison. Elle est suivie par des psychologues mais vit dans la grande peur de le recroiser un jour. Elle pensait d’ailleurs qu’elle devait venir aujourd’hui au procès et qu’il serait là… »
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet : le « taxi » a écopé de quatre ans ferme. Un mandat d’arrêt a été lancé.
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