Souvenir pour un poilu broussais
Le 26 octobre 1917, les alliés vinrent en soutien de l’Italie après le désastre de Caporetto, face aux Austro- Hongrois, en envoyant de nombreux soldats en renfort. Une fois le front des Dolomites stabilisé, les autorités militaires mirent en place un service de permission. Et un des trains n’arriva jamais.
Le 12 décembre 1917, Saint-Michel-de-Maurienne est le théâtre malheureux de la plus grande catastrophe ferroviaire que n’a jamais connu la France .Vers 23 heures, un train long de 350 mètres, avec 19 wagons en bois transportant 982 poilus : fatigues mais heureux et pressés de rentrer chez eux pour fêter Noël en famille démarra. Tout à coup, dans la descente longue de 17 kilomètres entre Modane et Saint-Michel, c’est le grave accident. Les freins lâchent. Dans la forte pente, ils sont chauffés à blanc. L’unique locomotive n’est plus assez puissante. Dans les virages, les wagons déraillent, la motrice se détache, les voitures s’encastrent les unes dans les autres et s’enflamment. Bilan officiel : 425 morts dont 277 à l’identité inconnue. Parmi ces décès, on retrouve un Broussais : Louis-Pierre Fabre.
Il était né le 31 janvier 1897, à Puech Cani, au foyer de Pierre-Jean et Marguerite Puech. Le 10 janvier 1916, il est incorporé au 2 régiment d’artillerie de montagne. Après avoir combattu en 1916 dans la Marne, à Verdun, l’Aisne et en 1917 au Chemin des Dames, en octobre, il est envoyé en Italie. Louis était content de sa permission mais après tant de mois passés au front, il ne reverra jamais Puech Cani, ses parents, son frère, ses sœurs. Son corps repose désormais à la nécropole de La Doua, à Lyon. En pleine guerre, l’annonce d’un tel drame est délicate. L’autorité militaire impose un silence total. Dans les années 1920, néanmoins, un monument est érigé en leur mémoire. Puis un voile pudique recouvre cette tragédie. Peu à peu, en 1972, en 1998, le secret se révèle. Le centenaire de ce conflit a permis de découvrir ce drame dont, hélas, Louis Fabre fut victime 103 après, le souvenir reste présent.
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