Millau : des salles beaucoup trop obscures et un sombre bilan

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  • Les pouces levés à la billetterie, un geste qui n’a pas pu se faire seulement quinze jours cette année.
    Les pouces levés à la billetterie, un geste qui n’a pas pu se faire seulement quinze jours cette année. Midi Libre - EVA TISSOT
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Midi Libre

Cinéode peut d’ores et déjà donner des chiffres sur l’année. Le point.

En neuf ans d’exploitation, jamais les entrées au cinéma de Millau n’avaient été aussi parcimonieuses. Quatre salles, deux labels obtenus l’an dernier, mais un 15, rue de la Condamine condamné, comme beaucoup, à un virus mortel. Toujours en 2019, la structure avait affiché un superbe chiffre de fréquentation avec 92 214 entrées enregistrées. L’abonnement de dix places pour 55 € n’y était pas étranger, puisque plus d’une personne sur quatre avait utilisé une carte engendrant une belle fidélisation de la clientèle.

Encore en 2019, le site connaissait sa meilleure fréquentation en hausse de 7,5 % à Millau, alors qu’elle était de 5,9 % sur l’Hexagone. Bref, tous les indices étaient au vert… jusqu’en mars dernier et l’arrivée d’un Covid-19 catastrophique pour l’économie.

77 % de baisse

L’été 2020 n’a pas non plus été en faveur des salles millavoises puisque, selon son exploitant : "Un jour de pluie, l’été, c’est entre mille et mille deux cents entrées la journée et il n’y en a presque pas eu cette année."

À nouveau fermé jusqu’au 7 janvier, le cinéma annonce d’ores et déjà ses entrées de l’année avec un chiffre de 21 000, soit 77 % de baisse par rapport à l’an dernier. Olivier Defossé, de Cinéode, réagit : "Ce qui est rageant, c’est que les fêtes de fin d’année sont une période très importante pour nous comme pour plein de corporations." Tout était prévu : "Pour compenser les séances de 20 h 30 annulées, on avait programmé deux séances le matin à des tarifs préférentiels." Le bilan est sans appel : "Avec ce gros manque à gagner, c’est une année catastrophique. On a été fermé six mois dans l’année et, le reste du temps, disons qu’on a travaillé correctement quinze jours en octobre. Juste avant que l’on referme." Ce qui l’agace Olivier Defossé, c’est surtout : "Il va falloir qu’on se remette en action huit jours avant pour une hypothétique ouverture. J’aurais préféré, mais ça n’engage que moi, qu’on rouvre le 20 et reparte sur des bonnes bases. Les distributeurs avaient joué le jeu pour cette reprise annulée. Le 23 décembre, on avait prévu cinq sorties nationales à Millau. Début janvier, personne ne reprendra le risque de sortir quoi que ce soit. Le mois s’annonce donc déjà compliqué, mais on a besoin, comme tout le monde, de travailler." S’il a bénéficié des aides du CNC ("en net, j’ai eu 10 000 €, hors chômage partiel, pour 6 mois d’ouverture") et si la mairie a soutenu le site avec les loyers, "l’État, c’est un peu limite. On espère à des mesures, mais on n’y croit pas". Espérons désormais que Cinéode croit en la numérologie. Rappelons-lui que le 9, comme le nombre d’années où il est arrivé à Millau, est la marque de l’accomplissement final. Il permet d’ouvrir les horizons et d’élever les consciences, il est positif. De quoi croire en la renégociation du contrat en 2021 ?

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