Alain Vieillescazes (Ordre des médecins de l'Aveyron) " : "Une problématique humaine"

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    Alain Vieillescazes CP - Reproduction Centre Presse
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Centre Presse Aveyron

Alors que la fin d’année approche, avec la question de comment vont se passer les fêtes et que l’arrivée du vaccin approche, les médecins sont fortement sollicités par leurs patients pour savoir ce qu’ils doivent faire. Alain Vieillescazes, président du conseil de l’ordre des médecins de l’Aveyron, fait le point.
 

Si la deuxième vague semble se terminer pour les particuliers, de nouveaux clusters sont recensés dans les Ehpad. Comment cela se fait-il ?

C’est toujours la même explication : le virus circule. Il ne s’est pas arrêté. Le seul élément qui fait qu’il ralentisse, c’est le confinement. Mais on touche à des limites sociétales importantes. C’est compliqué de confiner tout le monde tout le temps. Dans nos cabinets, on voit beaucoup les impacts sur la population. Des personnes âgées à domicile vivent très mal la situation. Dans les Ehpad, les contaminations sont essentiellement dues aux visites, qui ont été limitées, mais restent autorisées et par les mouvements de personnel. On connaît ces données depuis le premier confinement, ça ne change pas. La seule différence, c’est que les professionnels de santé savent mieux prendre en charge cette maladie, y compris au sein des Ehpad où la réponse a été plus adaptée.

Comment expliquer que le virus ne semble pas se développer de la même manière en fonction des Ehpad ?

C’est la grande interrogation. On remarque que certains sont beaucoup touchés et que d’autres moins. Pour le moment on n’a pas d’explication au fait qu’à certains endroits le virus semble plus virulent que dans d’autres alors que les systèmes de protection sont égaux. Malheureusement, on a remarqué que parfois, malgré des réponses sanitaires très puissantes, nos résultats ne sont pas à la hauteur de nos ambitions. Les études épidémiologiques qui arriveront dans les prochaines années nous donnerons peut-être la réponse.

Les fêtes approchent. Les familles doivent-elles faire sortir leurs proches des Ehpad ou de chez eux et les voir à Noël ?

C’est difficile de donner des consignes. Que faire avec des personnes âgées qui commencent à déprimer ? J’ai reçu un couple très touchant en consultation qui ne peut plus voir ses petits enfants. Ils m’ont dit : "On meurt de tristesse et d’ennui." Est-ce qu’il faut mourir de dépression ou du Covid ? C’est une vraie question éthique et une problématique humaine. À un moment, il faut leur donner de l’espoir. C’est sans doute une question qui doit se régler au cas par cas.

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