Football : enjeu majeur pour Rodez

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  • Le président Murat s’est présenté en conférence de presse hier avant une rencontre capitale face à Châteauroux.
    Le président Murat s’est présenté en conférence de presse hier avant une rencontre capitale face à Châteauroux. JAT
Publié le , mis à jour
Aurélien Parayre

Restant sur dix matches sans la moindre victoire, les Ruthénois reçoivent une Berrichonne de Châteauroux guère mieux en point qu’eux. Une rencontre entre deux malades dont l’issue comptable sera forcément déterminante dans la course au maintien en Ligue 2. Capital.
 

Si loin et si près à la fois. Rodez n’a plus gagné depuis le 26 septembre dernier et les deux buts passés à Dunkerque, soit une série de dix matches sans engranger les trois points. Une éternité. Mais durant ce laps de temps, le 19e et relégable n’a pas tout mal fait. La preuve encore samedi dernier avec ce nul 1-1 chez le dauphin parisien, concédé qui plus est à la 90e. Ce qui lui vaut du reste ce soir de pouvoir, en venant à bout de Châteauroux, se relancer dans une course au maintien plus que jamais serrée.

Preuve de l’importance de ce duel entre deux mal classés, la présence du président Pierre-Olivier Murat en conférence de presse d’avant-match hier. "J’ai envie que mon coach soit tranquille, qu’il prépare sereinement ce match important avec ses joueurs, qu’il travaille bien aujourd’hui (hier), demain matin (aujourd’hui) et que l’on gagne." Murat le protecteur, donc. Celui qui "prend les coups, les critiques", car il se dit "pas inquiet du tout ".

Conscient d’être " en retard niveau points aujourd’hui", mais "rassuré car depuis cinq ou six matches, on est revenu à ce qu’on sait faire de mieux : avec 11 joueurs qui vont mourir sur le terrain s’il le faut pour gagner. " Face à ses ouailles, la "Berri" déboule dans une situation tout aussi délicate (lire ci-contre) ; avec "18 pitbulls" a même exhorté son tout nouveau coach Olivier Saragaglia. Lui qui est invaincu en huit matches avec les bleu et rouge lors de ses deux précédents intérims depuis son retour au club en 2016. Côté ruthénois, le président en a profité pour dire tout le bien qu’il pensait de son technicien Laurent Peyrelade, n’envisageant pas une seule seconde d’imiter les dirigeants de Châteauroux.

"Le déclic psychologique, c’est de la connerie"

" Je sors un entraîneur quand il ne travaille pas dur, quand son groupe n’est plus à son écoute ou quand il ne se sent plus d’assumer ce que je lui demande, liste Murat. Et aujourd’hui, il n’y a aucun de ses trois critères qui est réuni. D’autant que depuis 17 ans, je dis la même chose : changer d’entraîneur à ce moment-là de la saison, ça ne marche que très, très rarement. " Et d’enchaîner : "Le fameux déclic psychologique, c’est de la connerie, ça ne marche jamais sur la longueur. "

À noter que Valentin Henry fait son retour de suspension pour ce match, alors que la présence de Florian David, invité surprise de dernière minute (lire plus bas), est dans le groupe. Débutera-t-il la rencontre ? Les athlétiques Castelroussins seront, eux, privés de leurs gardiens N° 1 et 2, blessés.

Restant sur dix matches sans la moindre victoire, les Ruthénois reçoivent une Berrichonne de Châteauroux guère mieux en point qu’eux. Une rencontre entre deux malades dont l’issue comptable sera forcément déterminante dans la course au maintien en Ligue 2. Capital.

Pierre-Olivier Murat serein financièrement, le mercato pourrait être agité

Le président Murat l’a assuré hier : l’arrivée de Florian David comme joker ne poussera pas un autre attaquant de l’effectif dehors. "On joue avec trois offensifs, donc il faut du monde devant ", a-t-il notamment dit. Mieux, le mercato hivernal pourrait être agité au rayon des arrivées. "On y travaille ", a lâché POM, plus embêté quand on lui a demandé quels profils étaient ciblés. Répondant après un long temps de réflexion : "On verra après la 17e journée, on fera un bilan de ce qu’il s’est passé entre la 10e et la 17e journée. " Laissant donc la porte ouverte à une voire plusieurs autres recrues. Et laissant aussi envisager une bonne santé financière du club, malgré la double crise, sanitaire (huis clos) et des droits télé (retrait de Mediapro). " À date, on n’est pas riche, mais on est dans notre prévisionnel, oui, indique un boss qui précise : Cela veut dire aussi que l’on est sage et que, même quand on recrute, on ne pète pas les plombs." Avant d’expliquer aussi pourquoi le Raf n’est, jusque-là, pas mis en danger par la situation critique du foot français : " J’ai pris le parti de prendre un risque en début de saison : celui de monter un budget prévisionnel basé sur le montant des droits télé de l’année dernière (bien moindre que ceux que Mediapro devait payer). Et on s’aperçoit aujourd’hui que si on a les droits de l’année dernière, ce sera déjà super." De quoi même lui éviter un passage devant la DNCG auquel la plupart des clubs de L2 sont en train de satisfaire avec d’énormes difficultés pour certains (encadrements de masse salariale en pagaille et même une rétrogradation administrative) ? "Aujourd’hui, on n’est pas convoqué car ils n’ont pas besoin de nous voir, du fait qu’aucun de nos curseurs les inquiète", se félicite Murat. "On n’est pas millionnaire ; mais, à date, la situation est saine. Dans un, deux ou trois mois, on ne sait pas comment le dossier des droits télés se terminera. Mais si ce n’est pas bon pour nous, ça veut dire que ça sera catastrophique ailleurs." Et de donner sa vision sur un marché des transferts qu’il prédit bouleversé. "Concernant le mercato d’hiver, ma gestion reste là même : je garde toujours une petite enveloppe pour réajuster. En sachant aussi que les agents et les joueurs commencent à comprendre que les salaires enflammade (sic), c’est terminé. Le marché baisse. Les transferts vont même être inexistants en L2. Et c’est mathématique, les salaires vont s’effondrer… et ça nous va bien. "

 

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