"Laguiole en Aubrac", le savoir-faire espalionnais à travers le monde

Si de nombreux Espalionnais connaissent la rue Eugènes-Salettes, située en prolongement de la rue Camille-Violand et permettant d’accéder à la cité de Recoules, moins nombreux sont peut-être ceux qui savent qu’elle porte le nom d’un ancien coutelier espalionnais dont on peut encore trouver le nom gravé sur les lames de certains couteaux en état de collection. En effet, il fut un temps où il se fabriquait autant de couteaux dans la cité des bords du Lot que dans le village de Laguiole. Et l’histoire semble bien vouloir se répéter un peu puisque c’est la société "Laguiole en Aubrac", créée et dirigée par Christian Valat, qui a choisi cette rue pour y implanter une partie de son entreprise. Une entreprise à rayonnement international qui réalise le plus important chiffre d’affaires français en matière de fabrication de couteaux de Laguiole et qui est devenue le plus gros employeur local avec ses 72 salariés.

Un époustouflant développement

C’est en 1992 que Christian Valat, désireux d’ouvrir les frontières à la notoriété montante du couteau de Laguiole, décide de créer une société purement consacrée à l’exportation de ces produits. L’homme, certes visionnaire, n’imaginait pas alors qu’il serait un jour propriétaire de 10 magasins dans les plus grandes villes françaises et que sa production "made in Espalion" serait présente dans 45 pays du monde.

La société entendait à l’origine vendre des couteaux fabriqués à Laguiole, mais rapidement les fournisseurs locaux ne peuvent plus répondre à la demande de Laguiole en Aubrac qui doit passer à sa propre fabrication pour honorer ses commandes. Une fabrication qui débute dans un petit atelier à Saint-Côme avec trois employés. Christian Valat reçoit alors le renfort de son frère Thierry tout juste sorti de l’école Boule et porteur d’idées innovantes.

L’atelier de Saint-Côme devenu trop petit, l’entreprise s’installe en 1994 dans les locaux actuels de Recoules. L’acquisition d’un atelier à Montézic va permettre de créer une forge où seront produites les lames avec le célèbre acier suédois Sandvik. Une évolution complétée par l’ouverture d’un atelier de menuiserie à La Bouysse où sont préparés des manches à partir de loupes de bois précieux en provenance de plusieurs pays du monde.

Des produits d’exception

"Chez nous on reçoit des rondins de bois et des rouleaux d’acier et on fabrique des couteaux", déclare Christian Valat. Et, en effet, chez Laguiole en Aubrac, on crée les couteaux de "A jusqu’à Z" grâce au savoir-faire des employés de cette entreprise à l’esprit familial ; des couteliers gardiens du savoir-faire du vrai couteau de Laguiole, tant par le travail de montage que celui de la forge.

La production est axée sur des produits haut de gamme avec l’utilisation de matériaux nobles comme l’ivoire de défense de mammouth de Sibérie, des métaux de récupération en provenance du Concorde, du paquebot France, du Golden Gate, des chutes de bois de tableaux de bord des Rolls-Royce ou encore des fémurs de girafes et des pierres comme la malachite ou la turquoise.

Un trophée aux Septuors de l’économie

Laguiole en Aubrac réalise 72 % de son chiffre d’affaires grâce à l’exportation de ses produits, dont un tiers aux USA où l’entreprise est présente dans des magasins célèbres comme Williams-Sonoma ou Anthropologie.

Des marchés pénétrés grâce à la participation à de nombreux salons internationaux.

Pour cela l’entreprise vient d’obtenir un trophée aux Septuors 2020 qui récompensent les entreprises les plus innovantes du territoire.