Salles-la-Source. Mondalazac : le domaine du Colombier entame sa mue

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  • Mathieu Lemouzy a désormais la charge de faire vivre le domaine du Colombier, propriété de la famille de La Panouse.
    Mathieu Lemouzy a désormais la charge de faire vivre le domaine du Colombier, propriété de la famille de La Panouse. Philippe Henry
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Philippe Henry

Repris en main par Mathieu Lemouzy, le domaine du Colombier, à Mondalazac, s’apprête à rouvrir au printemps, si les conditions sanitaires le permettent. Les visiteurs pourront y rencontrer des animaux de rares, se balader au cœur de jardins composés de variétés anciennes.

Le souvenir du temps où les animaux sauvages apparaissaient de manière surprenante dans ce paysage aveyronnais est bien loin. Aujourd’hui, le château du Colombier, à Mondalazac, résonne des cris d’animaux plus connus par nos campagnes. Depuis sa fermeture, le 1er novembre dernier, le domaine a entamé sa mue sous l’impulsion de la famille de La Panouse et de Mathieu Lemouzy, directeur du domaine à l’âge de 31 ans.

En effet, Paul et Annabelle de La Panouse ont l’ambition de créer au château du Colombier, propriété familiale depuis 30 générations, une ferme-conservatoire adossée à un jardin botanique d’ampleur.

Puisque le groupe Thoiry, l’ancien gestionnaire du site, a quitté le château, emportant avec lui les animaux exotiques, le nouveau projet va être construit sur une nouvelle perspective : Mathieu Lemouzy, botaniste et agriculteur de formation, compte bâtir un diptyque qui fera la réputation du Colombier.

D’abord, le nouveau responsable du domaine compte mettre en terre, cet hiver, près de 6 000 plantes et les jardins vont être restaurés à l’identique des créations d’Annabelle de La Panouse et de feu Alain Richert, paysagiste reconnu. Le domaine sera sublimé par le gigantesque jardin d’exposition, composé par plus de 400 références, et les trois jardins créés en hommage à la famille de La Panouse. Un gigantesque labyrinthe, unique en Aveyron, sera également ouvert à la balade.

"Nous souhaitons aussi créer une promenade autour du château, explique Mathieu Lemouzy. Au milieu de la faune et flore sauvages du Causse, avec un panorama exceptionnel sur la vallée en fond."

Par attachement à ce château familial, Paul et Annabelle de La Panouse ont souhaité reprendre en gérance ce domaine. " Nous avons toute confiance en Mathieu Lemouzy pour faire vivre le château du Colombiès d’une manière différente. Il a su nous convaincre de faire les choses ainsi. En intégrant la protection des arbres, des plantes et des animaux", explique Paul de La Panouse. "Nous devions changer le produit touristique. Car, même si le succès était au rendez-vous, avec près de 27 000 visiteurs par an, le plus fort de la saison ne s’étirait que du mois de juillet à août. Nous souhaitions élargir la saison le plus possible, nous avions trop négligé les jardins", complète celui qui a dirigé et créé le parc animalier de Thoiry.

Ainsi, la famille de la Panouse compte investir près de 500 000 € dans la réfection du château et des jardins. Avec ce nouveau projet, "nous souhaitons aller à la reconquête d’un public familial", confie Paul de La Panouse qui garde un attachement tout particulier au village de Mondalazac qui surplombe le château.

Au-delà de l’aspect touristique, la famille souhaite faire du Colombier un écrin de biodiversité (lire ci-dessous). "Peut-être qu’il y aura des animaux sauvages, mais cela attendra encore quelques années, explique le propriétaire des lieux. Nous souhaitons monter progressivement. Ne pas précipiter les choses. Nous souhaitons faire les choses bien."

Les espoirs sont grands à quelques mois de la réouverture du site, même si la date exacte n’est pas encore connue. La pandémie brouille toute projection. "Mais nous espérons un réveil spectaculaire du château du Colombier, se félicite déjà Paul de La Panouse. Nous sommes certains que le public et les Aveyronnais nous suivrons dans cette nouvelle aventure."

 

Un écrin pour les animaux rares

Une ferme conservatoire, unique, a été créée, en quelques mois, entre les enclos qui abritaient auparavant lions, ours et autres animaux sauvages. Depuis, Mathieu Lemouzy a fait venir des animaux rares, certains menacés de disparition, des quatre coins de France, et même d’Europe. Une partie a déjà élu domicile autour du château du Colombier. « Pas moins d’une vingtaine de races différentes seront représentées, assure Mathieu Lemouzy. Vaches, brebis, chèvres, basse-cour ou encore chevaux… la plupart de ces animaux sont inconnus du grand public. »
Pour dénicher ces espèces rares, le responsable du domaine du Colombier a noué des liens avec des éleveurs, des propriétaires de races anciennes. « Mais cela n’a pas toujours été facile, explique-t-il. Certains gardent jalousement ces animaux et ne souhaitent pas partager, les faire vivre, les exposer au grand public. J’ai dû me battre pour en obtenir certaines. »
Il en faut plus pour décourager Mathieu Lemouzy qui gère l’arrivée des animaux tout en veillant à la réfection des jardins. « Tout sera prêt pour le printemps, affirme-t-il. C’est un travail important, mais cela vaut le coup, le défi est passionnant. »
En parallèle, de nombreux événements seront organisés tout au long de l’année comme, par exemple, les Journées nationales des races orphelines prévues les 18 et 19 septembre 2021.

 

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