Rodez : la Chapelle royale toute proche de la résurrection
Fermé au public depuis cinq ans le monument propriété du conseil départemental fait l’objet de près de 650 000 €de travaux destinés à le sécuriser et à le restaurer.
La chapelle royale devrait de nouveau être ouverte au public dès le printemps prochain, "au mois de mars ou avril". La nouvelle devrait ravir bon nombre de Ruthénois. Les amateurs du patrimoine bâti, mais aussi les mélomanes privés depuis maintenant 5 ans des concerts régulièrement programmés en son sein par le conservatoire. Cette "bonne nouvelle" a été annoncée hier matin par le président du conseil départemental, Jean-François Galliard, à la faveur d’une visite de chantier en présence des acteurs œuvrant à la restauration de l’édifice bâti il y a plus de quatre siècles par les jésuites. Depuis cette date, quelques parties de la chapelle avaient déjà fait l’objet d’une rénovation, comme le sol, par exemple. En revanche, rien n’a jamais été entrepris sur les tribunes en bois peintes. Dévorées par une armée d’insectes xylophages, celles-ci menaçaient de s’effondrer. C’est d’ailleurs ce qui a conduit les experts à demander, en 2016, la fermeture du site au public. Pour éviter que la charpente ne subisse le même sort, elle a fait l’objet d’un traitement antiparasitaire préventif en amont des travaux de restauration.
Facing papier japonais
En se penchant sur les tribunes, les techniciens chargés de les expertiser ont découvert, que ces tribunes, en plus de nourrir une armée d’insectes, étaient en réalité autoportées. "Cela ajoute quelques difficultés techniques au dossier", indique Philippe Blondin, l’architecte du cabinet Pronaos, de Valady. Spécialisé dans la restauration des monuments historiques, ce dernier maîtrise le sujet. Le chantier a été découpé en 4 phases. En cours, la première est entièrement consacrée aux tribunes. "Il a fallu injecter le produit à la seringue dans chacun des trous- il y en a des milliers- laissés vacant après le passage des vers", précise Yoann Bonhoure l’ébéniste d’art chargé de la restauration. Ensuite, pour préserver les magnifiques fresques réalisées par les jésuites pour décorer les 240 m2 de tribunes, le restaurateur a employé la technique dite du facing papier japonais. Ultra-fin, ce papier a été appliqué avec un mélange spécial. Un travail long et fastidieux qui a occupé quatre personnes à plein-temps pendant cinq semaines.
Plusieurs années de chantier
Les Ruthénois devront toutefois patienter "2 ou 3 ans" pour découvrir ce décor peint rénové dans son intégralité. Pour mémoire, ces peintures avaient été recouvertes d’un badigeon pour occulter des nus jugés trop osés par les religieux de l’époque. "C’est un chantier au long cours prévient Jean-François Galliard. Le plus urgent c’était la mise en sécurité et la restauration des tribunes. Au printemps, l’ensemble sera consolidé. On pourra rouvrir les lieux. La présence du public ne sera pas un frein à la mise en œuvre des trois autres tranches du projet." La première en cours actuellement a nécessité un investissement de 260 000 €, financés à hauteur de 40 % par l’État. La deuxième tranche (352 000 €) sera consacrée la réfection du décor peint. La troisième (100 000 €) permettra la rénovation des tableaux. Enfin, la quatrième sera consacrée au remplacement des fauteuils pour environ 65 000 €.
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