Onet-le-Château : l’Ehpad La Rossignole, au cœur de la tourmente
Immonde, immoral, infâme, abject… En septembre dernier, tout le vocabulaire de l’horreur fut utilisé pour décrire l’affaire dite de l’Ehpad La Rossignole, à Onet-le-Château. Une affaire qui a dépassé les frontières du département, s’affichant à la Une de la presse nationale. Rappel des faits : le 4 août 2020, la direction de l’Ehpad dépose une plainte auprès du commissariat de police de Rodez pour des maltraitances commises sur des résidents par des personnels. Des photos et vidéos mettant en scène des résidents dans différentes situations dégradantes étaient échangées au sein d’un groupe Messenger ouvert entre salariés, et des commentaires irrévérencieux ou à caractère sexuel venaient ponctuer ces publications. D’autres comportements pouvant recevoir la qualification de violences sur personnes vulnérables, ou de délaissement ont été par la suite signalés. Le scandale implique 11 des 55 effectifs de La Rossignole, plusieurs ont été mis à pied par l’établissement.
Une enquête préliminaire ainsi qu’une information judiciaire ont été ouvertes par le parquet de Rodez. Six victimes potentielles ont pu être identifiées, d’une moyenne d’âge de plus de 77 ans. Les supports vidéo ont été exploités par les enquêteurs : ils mettent en avant une dizaine de mises en scène de résidents, assorties de commentaires. Au 25 septembre, 14 plaintes avaient été enregistrées dans le cadre de cette affaire, dont plusieurs de familles de résidents sous le choc après ces révélations. "Cela fait neuf mois que duraient leurs cochonneries. Et les soignants ne leur donnaient que des demi-portions pour manger, gardant le reste pour assurer leur déjeuner", a témoigné l’une des filles d’une résidente dans notre quotidien, au mois de septembre dernier. Plusieurs ont également dénoncé un manque d’hygiène flagrant dans l’unité incriminée, celle des patients Alzheimer. L’affaire a provoqué un séisme dans l’établissement aussitôt confronté à de nombreuses menaces de démissions parmi le personnel. Un établissement qui connaissait depuis plusieurs années un problème de gouvernance et qui aujourd’hui tente, petit à petit, de se reconstruire. Le volet judiciaire, lui, se poursuit. Deux employés ont d’ores et déjà été placés en garde à vue. Ils ont nié les faits.
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