Rétro 2020 : des municipales bien particulières en Aveyron

  • Christian Teyssèdre a été élu pour la troisième fois.
    Christian Teyssèdre a été élu pour la troisième fois.
Publié le
Guilhem Richaud

Il s’est passé plus de trois mois entre le premier tour, en mars et le second, en juin.

C’est bien le Covid-19 qui a donné le ton des élections municipales, fait majeur de l’année politique 2020. Mais en Aveyron, contrairement à de nombreux autres territoires, les électeurs ont fait le déplacement. Avec un taux de participation de 58,35 % au premier tour, près de quinze points au-dessus du score national, les électeurs n’ont pas été effrayés par ce qui n’était alors que le tout début de la crise sanitaire, avec une maladie dont on ne connaissait alors pas grand-chose. Au final le 15 mars au soir, après le dépouillement du premier tour, 254 des 285 communes aveyronnaises avaient un maire, le suspense restant principalement dans les plus grosses, à Rodez, Millau et Saint-Affrique. Dans ces villes, ce n’est que le 28 juin, après une campagne tronquée que le verdict est tombé.

A Rodez, sans surprise, Christian Teyssèdre, déjà largement en tête au premier tour, s’est offert un troisième mandat dans une triangulaire qu’il a gagné haut la main (55,17 %). En face de lui, le mouvement citoyen mené par Matthieu Lebrun et Marion Bernardi n’a pas démérité avec son programme " réalisé intégralement sous le prisme de l’urgence climatique et sociale " (26,65 %). La droite, qui avait fait 35 % en 2014, a en revanche fortement reculé (18,18 % pour Serge Julien, qui a regretté la faible mobilisation de son camp à l’issue du scrutin).

Du suspense dans le Sud-Aveyron

Si la situation, à Rodez, semblait quasiment jouée le soir du premier tour, il y a eu beaucoup plus de suspense dans le sud du Département. A Millau, la socialiste Emmanuelle Gazel a fait tomber le maire sortant, Christophe Saint-Pierre et est ainsi devenue la première femme édile de la cité du gant. Mais sa victoire a été plus qu’étriquée. Arrivé en tête au premier tour avec 65 voix d’avance sur sa concurrente, le candidat LR a participé à une triangulaire au second, avec, comme en 2014, le centriste Philippe Ramondenc. Un scénario compliqué pour lui alors qu’Emmanuelle Gazel a pu bénéficier du report de voix de la liste citoyenne créditée de 8 % le soir du 15 mars. Résultat, le 28 juin, c’est bien elle qui l’a emporté avec seulement 46 petites voix d’avance. Un écart suffisamment faible pour que Saint-Pierre tente un recours devant le tribunal administratif. Fin 2020, la décision se fait toujours attendre et tombera sans doute au premier trimestre 2021.

À Saint-Affrique, c’est le scénario inverse qui s’est produit. La liste du socialiste Alain Fauconnier, qui visait un quatrième mandat, a été battue par le Républicain Sébastien David. En tête après le premier tour avec 28 voix d’avance, l’ancien sénateur n’a pas réussi à garder son poste dans une triangulaire où Loïc Raynal (centre), lui a sans doute fait perdre des voix. Vingt ans après, la droite reprend donc Saint-Affrique et cette victoire permet à son camp de sauver une ville majeure (avec Decazeville où François Marty, sans étiquette, mais classé à droite, a été réélu) dans le département, après les défaites de Millau, mais aussi de Villefranche-de-Rouergue, où Jean-Sébastien Orcibal a battu Laurent Tranier, qui portait l’héritage de Serge Roques.

Ailleurs, dans la plupart des communes de plus de 1 000 habitants, où l’élection se faisait sans panachage, la continuité a été de mise avec les réélections de Jean-Philippe Kéroslian, à Onet-le-Château, de Florence Cayla à Sébazac, d’Éric Picard à Espalion, de Vincent Alazard à Laguiole…