La Cresse : les cerises de la vallée du Tarn bercent la vie de Jean-Marie Guy

  • Jean-Marie et Amandine veulent éviter de voir leurs arbres sans soin. Alors, ils sont là…
    Jean-Marie et Amandine veulent éviter de voir leurs arbres sans soin. Alors, ils sont là… MC
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M.C.

Natif de La Cresse, Jean-Marie Guy ne peut pas se passer de ses cerisiers sur les rives du Tarn.

Jean-Marie Guy évoque la cerise de la vallée du Tarn avec humilité. Pour lui, "il y a mieux placé pour en parler". Pourtant, ses arbres, il les connaît jusqu’à la racine. Le natif de La Cresse les a vus grandir, il les entretient dans ce lieu qui n’était pas forcément destiné à les voir pousser là. "Avant, il y avait beaucoup de vignes", témoigne-t-il. Ce raisin ne permettait pas une production massive de vin. "On avait quelques vieux cépages qui ne produisaient pas beaucoup d’alcool."

La diversification vient encore d’avant. "Compeyre avait des mûriers, ils ont gelé et les gens d’ici se sont mis sur la cerise. On avait fondé une coopérative, désormais à Aguessac, qui fait aussi la prune." Pour lui, maçon, cela n’a jamais été son activité principale. D’ailleurs, peu vivent uniquement de l’arboriculture aujourd’hui. "Beaucoup ont un autre apport, confirme Jean-Marie Guy. Je m’en occupais après mes journées de travail, le soir, le samedi ou le dimanche. Il n’y avait pas beaucoup de jours de repos."

Les terres qu’il possède aujourd’hui lui viennent de ses parents. "Ils avaient quelques hectares et avaient planté des cerisiers, ça leur faisait un apport. J’ai continué de planter comme il faut." Et a noté une différence de traitement des fruits au fil des années : "Lorsqu’ils travaillaient la cerise, ils ne taillaient pas, ou que les branches mortes. Pour les traitements, il y en avait un au cuivre. On ne trouvait pas les mêmes variétés qu’aujourd’hui, plus anciennes, qui se vendaient bien." Comme beaucoup, à la fin du printemps, lorsque les arbres rougissent, il se retrouve confronté au problème de la taille de ses fruits. "Les revendeurs ne demandent que des gros calibres", regrette le Cressois.

Avec l’âge qui fleurit au fil des années, il a "légué les problèmes aux enfants", s’amuse-t-il. Même s’il ne peut s’empêcher d’aller voir ses bébés aux feuilles vertes plantés à une époque où La Cresse n’avait pas la même allure.

"Maintenant, il y a beaucoup de jeunes qui travaillent à Millau et qui ne sont là que le soir", dépeint-il. La rive gauche qu’il a connue dans sa jeunesse était habitée par les agriculteurs, éleveurs et quelques ouvriers du coin. "Il y avait deux épiceries, un bureau de tabac, deux écoles, une laïque et une privée, et la fête votive." Désormais, c’est le passage des 100 km de Millau qui anime les rues, lorsque les coureurs reviennent vers la cité du gant. Pourtant, les rues ont changé, ont été rénovées "il y a une dizaine d’années", se souvient Jean-Marie Guy, sans pour autant qu’une vraie vie de village existe.

Pas évident donc de trouver sa succession dans les champs, avec des enfants qui travaillent. "C’est beaucoup d’entretien, il faut être là souvent, pour les tailles, explique Amandine, sa petite-fille. Pour la récolte, il faut poser un mois de congés. Avec mon frère on peut, moi je fais mes études et j’ai toutes mes vacances." Pour l’instant, les arbres du grand-père profitent de ses mains attentionnées.

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